Accéder au contenu principal
Selon la FEVS

Export français de vins et spiritueux : « atterrissage en douceur » en 2023


AFP le 13/02/2024 à 12:01

Les exportations de vins et spiritueux français ont reculé en 2023, un « atterrissage en douceur » après deux années record mais aussi « une alerte » rappelant « la nécessité constante de s'adapter » aux consommateurs, a indiqué mardi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).

Les ventes à l’étranger de vins, champagnes et cognacs français ont reculé de 6 % en 2023 pour descendre à 16,2 milliards d’euros. Mais elles avaient bondi en valeur de 28 % en 2021 et de 11 % en 2022, ce qui incite la FEVS à parler d’un « atterrissage en douceur ». Cette filière représente le troisième secteur d’excédent commercial de la France après l’aéronautique et la cosmétique.

L’année 2023 a été marquée par une forte inflation, qui a pesé sur les budgets des ménages, a relevé Gabriel Picard, président de la FEVS, dans un communiqué. Dans certains pays, particulièrement aux Êtats-Unis, les vendeurs ont réduit les stocks qu’ils avaient constitués, et ont donc moins importé.

« Ce fléchissement est une alerte pour nos entreprises » qui « nous rappelle la nécessité constante de nous adapter à une demande évolutive des consommateurs et des marchés », a avancé Gabriel Picard. Il faut envisager d’autres types de vin, des canettes ou des capsules à vis, a-t-il donné en exemple lors d’un point presse.

Les pouvoirs publics ont aussi leur rôle à jouer, notamment en évitant que des marchés se ferment par des mesures de rétorsion commerciale, a-t-il ajouté, en mentionnant les négociations d’accords de libre-échange ou des litiges commerciaux avec les États-Unis et la Chine.

La hausse des prix des bouteilles exportées a en tout cas permis de limiter la baisse en volume, qui a elle atteint 10 % en 2023. « On n’a jamais eu un volume de vins exporté aussi bas depuis 2009 », a mis en garde Gabriel Picard. 

Les États-Unis restent de loin les premiers acheteurs d’alcools français, même si leurs importations ont chuté de 22 % en valeur. Vers le Royaume-Uni, deuxième marché pour la France, les exportations se sont stabilisées (+ 1 %), tandis que vers la Chine, troisième marché, elles ont fléchi de 6 %, avec des tendances opposées : – 20 % pour les vins mais + 3 % pour les spiritueux, qui « bénéficient de la réouverture des lieux de consommation post-Covid ».

Les exportations vers l’Union européenne se stabilisent, avec un léger recul vers l’Allemagne (- 1 %) et la Belgique (- 1 %) mais une augmentation vers la Suisse (+ 3 %) ou l’Italie (+ 4 %).