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Semis de printemps

Des assolements en faveur du tournesol et du soja, au détriment du maïs


TNC le 10/05/2022 à 12:19
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Et chez vous ? Est-ce que ces tendances se confirment sur votre exploitation ? N'hésitez pas à laisser votre avis dans les commentaires sous cet article. (©TNC)

Dans ses dernières estimations au 1er mai 2022, Agreste, service statistique du ministère de l'agriculture, note une forte hausse des surfaces d'oléagineux pour la campagne 2021/2022 : + 8,5 % pour le tournesol, + 3,9 % pour le soja et aussi + 18,4 % pour le colza. La sole de céréales est plutôt en repli, et notamment celle de maïs grain (- 5,9 %). Détails.

Agreste vient de publier ses dernières estimations de surfaces pour la campagne 2021/2022, basées sur des données au 1er mai. En ce qui concerne le maïs, les semis 2022 sont un peu plus tardifs que l’an passé : selon le rapport Céré’Obs, au 02/05, 84 % des semis de maïs étaient réalisés contre 87 % en 2021.

« Les surfaces de maïs grain (y compris semences) sont estimées à 1,5 Mha en 2022, diminuant ainsi de 5,9 % par rapport à 2021, indique Agreste. Cette première estimation reflète les arbitrages réalisés par les agriculteurs pour les semis de printemps, dans un contexte d’envolée des prix des engrais et du gaz. Le recul du maïs grain ne bénéficierait pas au maïs fourrage, dont les surfaces sont quasi-stables sur un an (+ 0,7 %), mais nettement en dessous de la moyenne quinquennale (- 8,9 %). Dans le sillage du maïs, les surfaces de sorgho diminueraient par rapport à 2021 et seraient nettement inférieures à la moyenne 2017-2021 ».

Hausse des surfaces de tournesol et de soja

Les surfaces de tournesol progressent « dans les départements où les surfaces de maïs reculent, plus particulièrement dans les régions des Pays de la Loire, du Centre-Val-de-Loire et de Bourgogne-Franche-Comté. En 2022, la sole nationale atteindrait 758 milliers d’hectares : soit + 8,6 % par rapport à 2021 et + 17,8 % par rapport à la moyenne 2017- 2021, sans toutefois atteindre le niveau de 2020 ».

Dans la première région productrice, Midi-Pyrénées, les surfaces de tournesol augmenteraient de 9,0 % sur un an. Parmi les éléments qui ont bénéficié à la culture cette année : « une situation de marché fortement incitative avec des prix record, la bonne récolte 2021… C’est également une culture nécessitant moins d’engrais azotés que le maïs et plus résistante à la sécheresse », précise Agreste.

Du côté du soja, la sole est évaluée à 160 milliers d’hectares, en augmentation de 3,9 % sur un an. « Elle atteindrait le niveau moyen observé entre 2017 et 2021. Les surfaces seraient en hausse en Bourgogne et en Franche-Comté et resteraient stables en Aquitaine et en Midi-Pyrénées. »

Stabilité pour les betteraves et les pommes de terre

Au 1er mai, les surfaces de betteraves industrielles sont légèrement révisées à la hausse, à 399 milliers d’hectares. « Elles sont quasi-stables par rapport à 2021 (- 0,7 %) et en forte baisse par rapport à la moyenne 2017-2021 (- 10,9 %). Les gelées d’avril ont occasionné des pertes dans le Grand-Est et en région Centre-Val de Loire mais une partie des surfaces détruites ont été ressemées. » Stabilité aussi pour les surfaces de pommes de terre de conservation et demi-saison : – 0,3 % par rapport à 2021 et + 1 % par rapport à la moyenne quinquennale. 

Pour les protéagineux, les surfaces sont estimées à 0,30 Mha (- 8,7 % par rapport à 2021, mais + 6,2 % par rapport à 2017-2021). Les surfaces de pois protéagineux, évaluées à 221 milliers d’hectares, diminuent notamment de 9,9 % sur un an.

Augmentation confirmée pour la sole de colza

Dans ses estimations au 1er mai, le service statistique du ministère de l’agriculture confirme la forte hausse de la sole de colza 2022, estimée à 1,16 Mha. « Elle augmente de 18,4 % par rapport à 2021 mais reste en-deçà de la moyenne 2017-2021 (- 6,7 %).  Elle est notamment en hausse de 31 000 ha sur un an en région Centre. Après leur recul historique en Champagne-Ardenne et en Lorraine l’année dernière, les surfaces de colza retrouveraient leur niveau de 2020. »

La sole de céréales est, de son côté, plutôt en baisse. Agreste évalue à 4,8 Mha les surfaces de blé tendre (- 3,8 % sur un an) et à 0,29 Mha, celles de blé dur (- 3,3 % par rapport à 2021 et – 6,1 % par rapport à la moyenne quinquennale).  

Seules les surfaces d’orges progressent : + 4,6 % sur un an, atteignant 1,8 Mha en 2022. « La hausse concerne aussi bien les orges de printemps (+ 5,0 %) que les orges d’hiver (+ 4,5 %). […] Dans la majorité des régions, les surfaces d’orges sont toutefois en baisse par rapport à la moyenne 2017-2021 (-2,9 % au niveau national). Les soles d’avoine, de seigle et de triticale seraient en baisse par rapport à 2021 où elles étaient particulièrement élevées. Elles resteraient cependant supérieures à la moyenne 2017-2021 ».