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Vins de Bordeaux

Démantèlement d’un réseau de contrefaçon de « grande ampleur »


AFP le 01/07/2022 à 08:35

La gendarmerie a mené lundi un coup de filet contre un réseau de contrefaçon de « grande ampleur » qui vendait pour du bordeaux des vins bas de gamme ou provenant d'autres terroirs, pour un préjudice estimé à des « centaines de milliers de bouteilles », a annoncé vendredi le parquet de Bordeaux à l'AFP. (Article mis à jour le 01/07/2022 à 11h53)

Lundi, une centaine de gendarmes ont interpellé dans le Médoc et dans sept départements une vingtaine de personnes soupçonnées d’avoir pris part à ce trafic de bordeaux contrefaits dont l’ampleur « peut déjà être évaluée à plusieurs centaines de milliers de bouteilles », a souligné la procureure de la République Frédérique Porterie.

Trois de ces suspects, dont le « principal instigateur » ont été présentés mercredi devant un juge d’instruction et mis en examen pour « escroqueries en bande organisée et blanchiment », « tromperie sur la marchandise » et « falsification de denrées ».

Ils ont été libérés sous contrôle judiciaire avec obligation de verser des cautions de 20 000 à 50 000 euros.

En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, les gendarmes de la Gironde sont tombés fortuitement en septembre dernier sur du matériel de contrefaçon, comme de « fausses étiquettes », a détaillé le parquet dans un communiqué.

Puis en octobre, des faux bordeaux étaient repérés dans la Sarthe, conduisant les gendarmes à faire le lien avec une contrefaçon signalée des mois plus tôt dans le Médoc. Le parquet a ouvert une enquête en novembre.

Les investigations ont révélé « une fraude de grande ampleur organisée par le propriétaire d’un vignoble dans le Médoc », également négociant, qui se procurait du vin grâce à des « contacts espagnols ».

Il avait monté « un réseau de distributeurs officiels et officieux constitué de sociétés, de retraités, d’auto-entrepreneurs » qui permettait d’écouler de faux bordeaux « par palettes entières » dans plusieurs départements, selon le parquet.

Des « commandes importantes », soit plusieurs milliers de bouteilles, étaient en outre « destinées à la grande distribution ou à des pays étrangers ».

Les clients pensaient acheter des châteaux bordelais « dont le nom et l’étiquette inspiraient confiance, à des tarifs défiant parfois toute concurrence » alors que les flacons contenaient des « vins bas de gamme ou provenant de terroirs assez éloignés », a souligné la procureure.

Au cours des perquisitions, « une dizaine de véhicules » et « un volume important de vins » ont été saisis.

Selon une source proche du dossier, la contrefaçon ciblait des vins du Médoc de moyenne gamme, plus faciles à falsifier que les grands crus.

« Si les faits sont avérés, nous espérons que les auteurs seront lourdement condamnés car ces pratiques portent atteintes à l’image des vins de Bordeaux et à l’image de tous ceux qui travaillent bien et respectent les règles », a réagi le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux joint par l’AFP.