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Sécheresse

Déficit de précipitations de 20 % depuis septembre, selon Météo-France


AFP le 12/05/2022 à 15:19

Deux-tiers de la France connaissent déjà des sols « secs à très secs » en raison d'un « manque quasi continu de pluie depuis septembre », selon Météo-France, qui note la probabilité de la poursuite de conditions météo chaudes et sèches pour cet été.

Dans un contexte de réchauffement climatique qui accentue la fréquence, la durée et l’intensité des sécheresses, la France a enregistré entre septembre 2021 et avril 2022 un déficit de précipitations de 20 %.

Il a en particulier très peu plu depuis le début du printemps et « le déficit mensuel de précipitations atteint même 30 % à 40 % en février et en mars, et 25 % en avril », selon un point de situation posté sur le site de Météo-France.

Ce déficit qui menace les récoltes, notamment le blé, n’est pas inédit : il est comparable avec la même période de 2018-2019.

Et il touche les régions de façon différentes, avec deux-tiers du territoire connaissant des sols « secs à très secs ». Ainsi, entre septembre et avril, les déficits de pluie dépassent 20 % dans le Grand-Est (27 %), dans le nord de Nouvelle-Aquitaine (33 %), en Bretagne (25 %), dans l’est de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (30 % sur l’ensemble de Paca) et en Corse (22 %).

Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif Central, une partie de la Bourgogne, du Grand-Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur 25 », note Météo-France.

Selon le site officiel Propluvia, 15 départements, notamment en Bretagne et en Paca, ont déjà mis en place des restrictions d’eau.

La France vit cette semaine une période de chaleur pas exceptionnelle mais « remarquable si tôt dans l’année », avec des températures qui ont dépassé les 30°C dans certaines régions mercredi et la chaleur devrait se poursuivre jusqu’en milieu de semaine prochaine, selon Météo-France.

Au-delà, les prévisions ne sont pas possibles, mais « le scénario le plus probable » (50 % de probabilité) pour l’été est la « poursuite des conditions plus sèches et plus chaudes que la normale » en général.

Ce scénario est en ligne avec l’assèchement des sols en France depuis le début du siècle, tendance qui s’accentue avec le réchauffement climatique.

Ce qui pourrait dégrader encore plus les nappes phréatiques qui ont commencé leur vidange dès janvier-février, avec « deux à trois mois d’avance », selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). « Les sols étant secs sur une grande partie de la France, les campagnes d’irrigation ont commencé tôt cette année et devraient se poursuivre en mai. Cette sollicitation des nappes va engendrer une baisse plus rapide des niveaux », met en garde Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.

« La situation des nappes pourrait alors se dégrader rapidement sur les secteurs fortement sollicités par les prélèvements pour l’irrigation », a-t-elle ajouté, notant que pour l’instant la situation n’est pas exceptionnelle.

Après une dégradation « rapide » à partir de février, les niveaux des nappes phréatiques sont « généralement en baisse » au 1er mai, à part dans quelques secteurs particulièrement arrosés du sud-ouest, d’Occitanie ou de Corse, selon le bulletin mensuel du BRGM publié jeudi.

Et, la situation est « particulièrement préoccupante, avec des niveaux bas à très bas localement, sur les nappes entre Vendée, Maine et Touraine ainsi que sur les nappes de la Côte d’Azur, de Provence et du sud de la Drôme ».

Les pluies d’avril ne se sont que peu infiltrées dans les nappes en raison de la hausse des températures et de l’évapotranspiration, et même s’il pleuvait dans les mois qui viennent, l’impact sur les nappes devrait être limité.

La France a connu des épisodes de sécheresse importants dans les dernières décennies (1976, 1989, 2003, 2011…) avec une augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse depuis le début des années 2000, souligne Météo-France.

Ces épisodes sont en outre plus intenses et plus longs, et la proportion du territoire touchée plus importante (5 % dans les années 1960 à 10 % dans les années récentes).

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