Cristal Union voit son bénéfice net chuter, dans le sillage des prix du sucre


AFP le 10/06/2025 à 14:15

Le sucrier Cristal Union a annoncé mardi des résultats « de bon niveau » en dépit d'une chute de son bénéfice net annuel de plus de 60 %, au terme d'un exercice décalé 2024-25 marqué par la forte baisse des prix européens du sucre.

Après un exercice précédent « exceptionnel », le groupe, qui transforme ses betteraves en sucre mais aussi en éthanol et en alcool, voit ses profits tomber, avec un bénéfice net de 117 millions d’euros (- 61,8 %) pour son exercice clos au 31 janvier 2025.

Cristal Union (marques Daddy, Erstein, Eridania) enregistre « une baisse limitée de son chiffre d’affaires (- 3,8 %) », à 2,65 milliards d’euros, tirant parti de « marchés encore porteurs en Europe pendant les premiers mois de l’exercice » et d’une « production en hausse », a expliqué son directeur général Xavier Astolfi, lors d’une conférence de presse à Paris.

Ces résultats s’expliquent en grande partie par la chute des prix du sucre sur le marché européen − où se situent les sucreries du groupe −, passé de 800 euros la tonne en février 2024 à environ 500 euros la tonne en janvier 2025, a-t-il souligné.

En outre, les rendements de cette campagne ont parfois été pénalisés par les conditions climatiques, avec des pluies ayant entraîné la réduction de la teneur en sucre des tubercules.

« Un marché du sucre difficile »

Pendant l’exercice, Cristal Union « a privilégié la production de sucre et d’alcools rectifiés de haute qualité, et a orienté ses ventes vers les pays déficitaires en Europe et au grand export », selon un communiqué.

« Nous avons fait une belle année, avec des résultats de bon niveau – qui restent les troisièmes meilleurs résultats de l’histoire du groupe −, mais on entre dans un contexte de marché du sucre difficile », a déclaré le président du groupe coopératif, Olivier de Bohan.

« Cristal Union a 25 ans et est un groupe solide », passé « de 3 sucreries et 14 % des surfaces de betteraves sucrières françaises en 2000 à 9 sucreries et 45 % des surfaces en 2025 », une fois qu’aura été validée la dernière acquisition du groupe, la sucrerie Lesaffre Frères à Nangis, en région parisienne, a-t-il ajouté.

Ces résultats ont permis de poursuivre le désendettement du groupe, avec une dette divisée par deux en un an, et les investissements (107 millions d’euros), notamment pour décarboner les usines.

« Dès aujourd’hui, toutes les sucreries de Cristal Union sont autonomes en eau. Nous avons le même objectif pour nos distilleries pour 2030 », a déclaré Olivier de Bohan.