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Vins

Château-Figeac consacré par le controversé classement de Saint-Émilion


AFP le 08/09/2022 à 16:34

(©GettyImages)

Le classement décennal des vins de Saint-Émilion, remis en cause ces dernières années en justice et affaibli par le départ de plusieurs châteaux prestigieux, a consacré jeudi le Château-Figeac au rang de "Premier Grand Cru classé A".

Figeac rejoint Château Pavie au sein de l’élite de ce classement décennal, auquel les célèbres châteaux Ausone, Cheval Blanc et Angélus, classés « A » dans la précédente édition (2012), ont tourné le dos ces derniers mois, en raison notamment de controverses sur les critères de notation de vins et de divers problèmes judiciaires.

« Nous accueillons cette décision avec fierté et reconnaissance et nous allons continuer de donner du bonheur aux amateurs de grands vins », a réagi dans un communiqué Château-Figeac, propriété de 54 hectares dont 41 de vignes qui appartient à la famille Manoncourt depuis la fin du XIXe siècle.

Derrière les deux membres de sa catégorie élite, la nouvelle édition classe 12 châteaux comme « Premiers Grand Crus classés », maintenant en fait la totalité des propriétés classés « B » en 2012, sauf Figeac, promu, et La Gaffelière, qui a lui aussi décidé de ne plus participer.

Le classement distingue également 71 propriétés comme « Grands Crus Classés », dont Corbin-Michotte, l’un des châteaux plaignants qui ont contesté en justice l’édition 2012, ce qui avait abouti à la condamnation d’une grande figure du Bordelais, Hubert de Boüard (copropriétaire d’Angélus), pour prise illégale d’intérêt dans son organisation.

L’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), qui gère l’organisation du classement, va désormais soumettre aux ministères de tutelle sa liste de 85 propriétés. Cette évaluation, qui a lieu tous les dix ans, vise à encourager la production de millésimes faisant de Saint-Emilion l’un des vins les plus recherchés au monde, certaines bouteilles s’arrachant à des centaines d’euros l’unité. Elle constitue un véritable enjeu commercial et financier pour les propriétés.

Mis en place en 1955, ce classement est particulièrement contesté depuis quelques années. En 2006, pour la première fois, il avait été annulé par la justice, saisie par huit propriétés déclassées. Selon ses contempteurs, le marketing compterait autant que le goût du vin. Mais ses défenseurs font valoir que la dégustation reste le critère principal d’appréciation et compte pour 50 % dans la note finale d’évaluation.