Budget : les viticulteurs contre une taxation française des géants numériques

Le secteur vitivinicole s'est alarmé vendredi d'une possible adoption au Parlement d'une taxation accrue des services numériques qui viserait in fine les géants de la tech, et risquerait d'engendrer des rétorsions américaines contre les vins français.

« C’est une cible rouge sur la filière des vins et spiritueux de France. On dit aux parlementaires : arrêtez ! Voulez-vous sacrifier la filière vitivinicole au bénéfice des vins italiens ou espagnols ? », a déclaré Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), au nom de la filière (CNIV, CNAOC, Maison des vins et spiritueux…).

« On a tous envie de créer un rapport de forces avec les Etats-Unis. Mais la France va se singulariser, elle monte seule au créneau sur le sujet au sein de l’Union européenne. Les produits français vont être pénalisés aux États-Unis, et les vins espagnols, italiens, portugais… ne vont pas l’être. C’est sacrifier la filière pour se faire plaisir », a-t-il ajouté, lançant un « appel à la raison ».

Ces organisations professionnelles ont écrit une lettre aux sénateurs, qui pourraient examiner ce weekend plusieurs amendements sur le sujet, dans le cadre de l’étude du projet de loi de finances 2026.

La filière des vins redoute notamment le relèvement du seuil d’éligibilité à cette taxe, qui la réserverait aux très grandes sociétés numériques.

Le président Donald Trump a précédemment déjà affirmé qu’il imposerait des droits de douane supplémentaires « substantiels » aux pays qui introduiraient des taxes numériques à ses yeux « discriminatoires ».