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Semences

Après le confinement, Vilmorin parie sur l’Afrique


AFP le 04/08/2020 à 10:05

Le groupe semencier français Vilmorin, dont les ventes ont régressé au quatrième trimestre de son exercice décalé en raison du confinement, a annoncé lundi la création d'une société commune en Afrique du Sud, sur un continent qu'il juge « stratégique » pour son développement.

Au quatrième trimestre, terminé fin juin, les ventes du groupe ont reculé de 4,1 % à 373 M€ (-3,3 % pour les semences potagères et -6,9 % pour les semences de grandes cultures), car beaucoup de clients « avaient anticipé leurs achats de semences dès mars », craignant des difficultés d’acheminement logistique dues au confinement généralisé, a expliqué le directeur financier Vincent Supiot lors d’une réunion téléphonique.

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« Dès mars, par exemple, les agriculteurs et maraîchers ont acheté les racines d’endives au lieu d’attendre juin, par peur de ne pas être livrés, » a-t-il détaillé, « car les semences, on ne les utilise qu’une fois et on ne peut pas être en retard sous peine de louper son année ».

Sur l’exercice 2019-20 néanmoins, Vilmorin a maintenu une croissance de ses ventes de 3,2 %, à 1,43 Mds€: +2,6 % pour les semences potagères, à 705 M€, et +4,2 % à 677 M€ pour les graines de grandes cultures.

Vilmorin s’est déclaré déçu du repli de 0,6 % des ventes de la société AgReliant en Amérique du Nord (société détenue à 50-50 avec le groupe semencier allemand KWS), mais s’est félicité de la « forte croissance » des ventes en Afrique hors Zimbabwe de Seed Co, dont il détient 29,2 %.

« L’Afrique est un continent sur lequel on mise très fortement et où l’on se développe progressivement », a souligné Valérie Montserrat, directrice de la communication financière, puisque « un habitant sur quatre » de la planète « en 2050 vivra en Afrique ».

Le groupe a annoncé la création d’une société commune en Afrique du Sud dédiée aux semences de grandes cultures, notamment au maïs qui couvre près de 3 millions d’hectares dans ce pays. Elle regroupe les activités de Vilmorin, de Klein Karoo Seed Marketing, acteur sud-africain et de Seed Co.

La nouvelle société regroupe quelque 300 collaborateurs et couvre l’Afrique du Sud, le Lesotho et la Namibie. Elle se fixe pour objectif d’atteindre d’ici trois ans 10 % de parts de marché en maïs dans le pays, soit quelque 22 millions d’euros.

En semences potagères, le groupe a noté une activité « particulièrement dynamique » en Amérique du Nord, tant au Mexique qu’aux États-Unis, ainsi qu’en Turquie. Mais en Asie, l’exercice a été plus difficile, notamment en Chine où une bonne partie de la saison des semis a été loupée par un « confinement très fort » et où le groupe a vu ses ventes annuelles se replier.

En semences de grandes cultures, Vilmorin a souligné une hausse de 1 % de ses ventes en Europe, saluant particulièrement la bonne performance des ventes de semences de maïs en Russie, France, Allemagne et Turquie.

En tournesol, les ventes sont en repli, notamment en raison d’une baisse d’activité en Ukraine, en dépit d’une progression des volumes en Russie. Ces deux pays représentent actuellement plus de la moitié des surfaces mondiales cultivées de tournesol.

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