Moisson 2016

Agritel prévoit un déficit minimum de 60 000 € pour une exploitation de 120 ha


Grandes cultures le 03/08/2016 à 10:25
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Une récolte qui connaît une dégradation sans précédent en termes de rendement, des prix mondiaux au plus bas depuis 10 ans : en 2016, les producteurs français vont être exposés à de graves difficultés financières, prévoit Agritel.

« D’après nos données, nos calculs et sur la base des cours actuels, pour un blé tendre aux normes, le chiffre d’affaires atteindrait seulement 740 €/ha. Cela est bien loin des 1 480 €/ha qu’il faut en moyenne pour couvrir l’ensemble des charges d’une exploitation et prélever une rémunération de substance », affirme Michel Portier, directeur général d’Agritel. Malgré les aides compensatoires, les céréaliers français accuseront un déficit minimum de 500 € /ha, ce qui représente 60 000 € minimum pour une exploitation de 120 ha.

« Jamais depuis l’après-guerre nous n’avions connu une telle chute de rendement d’une année sur l’autre », ajoute Michel Portier. Gels d’épis fin avril, suivis de déluges d’eau sur les principales régions céréalières à partir de mai… des fortes précipitations qui ont accentué la pression des maladies et des adventices et affecté les plantes tant en asphyxiant les racines que par une photosynthèse défaillante, faute de luminosité. Les épis, pourtant très nombreux, se sont très mal remplis.

Du Nord-Picardie au Centre et à la Bourgogne-Franche-Comté, en passant par l’Ile-de-France, la Champagne-Ardennes, la Lorraine et l’Alsace, la zone durement touchée est vaste. Les analystes d’Agritel ont confirmé la baisse de production sous la barre des 30 millions de tonnes. « Mais il est encore trop tôt pour déterminer précisément la production française 2016. Chaque jour, les indicateurs confirment une situation plus catastrophique », prévient Michel Portier.