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Transformation du blé

À Lillebonne (76), l’extraction de la protéine ne produit aucun déchet


TNC le 28/08/2019 à 18:50
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Depuis son rachat en 2004, Tereos ne cesse de faire évoluer son site de production de bioéthanol à partir de blé situé à Lillebonne (Seine-Maritime). Aujourd'hui, toutes les composantes de la céréale sont valorisées.

Auparavant site de fabrication d’alcool de synthèse, l’usine de Lillebonne (Seine-Maritime) est rachetée en 2004 par Tereos pour produire du bioéthanol à partir de blé. Depuis le site industriel n’a cessé d’évoluer et tend aujourd’hui « vers le concept de « raffinerie du végétal » », présente Féréol Mazard, son actuel directeur. L’objectif est de « valoriser chaque composante de la céréale afin de compléter cette activité bioéthanol historique par de nouveaux produits à haute valeur ajoutée », poursuit le directeur du site.

800 000 tonnes de blé sont transformées chaque année à Lillebonne, soit un hectare toutes les six minutes. Le blé livré sur ce site doit répondre à un cahier des charges exigeant. Parmi les critères qualité demandés : « une teneur en protéines à 11,5 avec une tolérance de +/- 0,5 et le PS au-dessus de 75 », présente Antoine Grasser, responsable du pôle grains chez Natup. « Sinon cela bouscule tous les réglages des machines de l’usine ». La coopérative normande Natup est un partenaire de longue date, elle fournit un tiers de sa collecte de blé au site de Lillebonne, ce qui « représente 30 à 50 % des volumes de grains traités par le site ».

Un processus de transformation optimisé

Avec des critères de qualité exigeants et différents aménagements du site, les processus de transformation ont pu être optimisés au fil des années et en fonction des attentes des marchés. Aujourd’hui, « le site de Lillebonne ne produit aucun déchet », souligne Féréol Mazard.

Après la phase de nettoyage, le blé est transformé en farine. Co-produit de cette opération, le son est utilisé dans la fabrication de pellets de drêche à destination de l’alimentation animale. Ces derniers sont, soit vendus directement aux éleveurs, soit reformulés par les fabricants d’aliments du bétail. À partir de la farine, l’industriel extrait la protéine, autrement dit le gluten, qui donne de l’élasticité aux aliments. Chaque année, 60 000 tonnes sont vendues soit en vrac aux minoteries et aux industriels de l’agro-alimentaire, soit en pellets pour l’aquaculture et notamment pour l’alimentation des saumons.

« L’amidon le plus noble est, lui, transformé en sirop de glucose ». 200 000 tonnes sont produites chaque année à destination de l’agro-alimentaire pour les boissons (cidres, bières), les bonbons et les confiseries, les biscuits, etc. Elles peuvent aussi être utilisées en pharmacie et dans la fabrication de laine de verre. Les co-produits de cette transformation sont ensemencés avec de la levure. Après fermentation et distillation, de l’éthanol pur est produit à destination des biocarburants. Du processus de distillation, résulte aussi le soluble de blé qui est utilisé avec le son pour la production de pellets de drêches. Le marché des biocarburants est d’ailleurs en augmentation. L’objectif d’incorporation de 10 % de biocarburants en énergie dans les transports d’ici 2020 pourrait être revu à la hausse dans les années à venir.