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Bilan météo

2020, nouveau record de chaleur annuel en France


TNC le 06/01/2021 à 15:00
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Douceur et chaleur ont été omniprésentes tout au long de l'année 2020 en France, dix mois sur douze avec une courte pause en juin (dans la norme) puis en octobre (un peu frais). 2020 établit ainsi un nouveau record de chaleur en température moyenne nationale. Précipitations et ensoleillement sont également quelque peu en dehors des clous. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, dresse le bilan climatique de l'année.

L’hiver 2019-20 a été le plus doux enregistré dans l’ère moderne de la météorologie, depuis au moins 1854 en France et même depuis le milieu du XVIIe siècle en prenant en compte les relevés météo anciens, alors qu’aucun des trois mois d’hiver n’a battu son propre record. Il fut suivi du deuxième printemps le plus chaud derrière 2011, à 0,06 degré seulement !

Une température moyenne nationale à 13,74 degrés

Bien qu’également excédentaires, l’été et l’automne 2020 sont un peu moins sortis des clous. Enfin, l’année s’est terminée sur un mois de décembre encore assez doux malgré un semblant de froid en début de mois puis durant la période des fêtes. La température moyenne annuelle nationale atteint 13,74 degrés, chiffre battant largement les 13,49 degrés de 2018, ex-année la plus chaude, suivie de 2014 (13,46 degrés). Cet énième record de chaleur annuel en seulement quelques années s’inscrit dans le contexte de réchauffement climatique global, européen et national.

Précipitations en dents de scie

Malgré quelques périodes très sèches plus particulièrement en juillet avec un nouveau record de faiblesse mensuelle de précipitations, l’année 2020 ne dégage pas un déficit particulier, notamment grâce aux mois d’octobre et décembre très pluvieux. Novembre a été en revanche bien sec, le quatrième plus sec ces 75 dernières années.

La France a ainsi reçu 746 mm de précipitations en moyenne au cours de l’année 2020 pour une normale de 769 mm. Le déficit est donc très léger, seulement de 3 %. Il faut dire qu’octobre a figuré parmi les plus arrosés, ainsi que décembre, le 3e le plus arrosé derrière 1965 et 1981. Malgré la chaleur très présente, 2020 aura été une année globalement peu orageuse sur le pays.

Un fort ensoleillement

L’astre du jour a souvent été très généreux en 2020 en France en dehors des mois d’octobre et décembre bien sombres. Janvier, avril, mai et juillet se sont démarqués par une insolation bien excédentaire, novembre encore plus en établissant un nouveau record de fort ensoleillement avec 132 heures de présence solaire contre 130 en 1989. Sur l’ensemble de l’année, la France a bénéficié de 2 135 heures d’ensoleillement. Il s’agit de la quinzième année la plus ensoleillée depuis 1946, encore loin derrière le record de 1949 et ses 2 309 heures.

Phénomènes marquants

Quelques événements météo ont marqués les esprits au cours de l’année 2020 :

  • fortes pluies et tempête sur les Pyrénées-Orientales du 21 au 24 janvier, jusqu’à 476 mm à Arles-sur-Tech (66) et 1,75 m de neige sur le Canigou.
  • 3 février : le thermomètre atteint 27,8 degrés à Cambo-les-Bains (Pyrénées- Atlantiques). Jamais une température aussi élevée n’avait été relevée aussi tôt dans l’année
  • 9 et 10 février : la tempête Ciara balaye de nombreuses régions, jusqu’à 165 km/h à Barfleur. Les dégâts sont importants.
  • 11 février : chaleur record en Corse, jusqu’à 27,8 degrés à Alistro.
  • 16 février : le tempête Dennis occasionne des rafales jusqu’à 120 km/h dans les terres (à Laval).
  • 27 février : la tempête Bianca souffle jusqu’à 117 km/h au cœur de Paris où un arbre chute et tue un automobiliste.
  • 3 mars : nouvelle tempête dans le sud-ouest cette fois-ci, jusqu’à 143 km/h à Messanges (Landes).
  • 25 mars : il neige à très basse altitude en Corse jusqu’à Bastia.
  • du 8 au 12 avril : 5 jours consécutifs de chaleur à Paris, événement inédit aussi tôt au printemps.
  • 4 mai : 35,4 degrés à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Orientales). Il s’agit des 35 degrés les plus précoces enregistrés en France.
  • 9 mai : orages violents, jusqu’à 72 mm à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines). Inondations et coulées de boue se produisent.
  • 10 au 11 mai : chute des températures, jusqu’à 23 degrés de perte en 24 heures à Strasbourg (passant de 28 à 5 degrés d’un après-midi à l’autre !).
  • 12 juin : épisode cévenol hors-saison donnant jusqu’à 434 mm de pluie en 24 h à Vialas (Lozère).
  • Fin juillet : épisode de canicule, jusqu’à 39,2 degrés à Paris, 39,9 à Lyon, 40,2 à Vichy, 41,5 à Nîmes et 42,5 à Moulès-et-Baucels (Hérault).
  • 5 au 13 août : canicule surtout du Bassin Parisien aux Hauts-de-France, jusqu’à 37,1 degrés à Lille, 38,4 à Rouen et 39,3 à Creil.
  • 12 au 19 septembre : forte vague de chaleur tardive, jusqu’à 35,0 degrés à Lille et 35,8 à Avord.
  • 19 et 20 septembre : 550 mm de pluie en 24 h à Valleraugue (Gard) lors d’un épisode cévenol très local.
  • 19, 23 et 25 septembre : tornades à Hyères, Oléron et au Havre.
  • Fin septembre : temps froid et humide pour la saison, 20 cm de neige dès 1 500 mètres sur le nord des Alpes
  • 2 octobre : tempête Alex très localisée sur le sud-Bretagne : 186 km/h à Belle-Ile (Morbihan). Violents orages sur l’arrière-pays Niçois provoquant d’énormes dégâts et des pertes humaines.
  • 19 au 21 octobre : tempête Barbara et violentes rafales jusqu’à 111 km/h à Toulouse, 113 à Clermont-Ferrand et 217 km/h à Iraty (Pyrénées-Atlantiques, 1427 m).
  • fin décembre : après une douceur record juste avant Noël, net refroidissement et fortes chutes de neige en montagne. Une partie du Massif Central est isolée.

2020 établit donc un nouveau record de chaleur annuel dans un contexte plutôt sec jusqu’en septembre et très ensoleillé, même si ces deux derniers paramètres ne battent pas de records.

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D’après un communiqué de MeteoNews. Météorologue : Frédéric Decker