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Installation, transmission, foncier...

Vu et entendu dans les allées du Salon de l’agriculture


TNC le 01/03/2019 à 06:26
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Retrouvez un échantillon de quelques propos entendus et initiatives remarquées au Salon de l'agriculture sur les thèmes de l'installation et de la transmission des exploitations, du foncier, de l'enseignement agricole, de la place de la femme en agriculture.

Le Tour de France des jeunes talents de l’agriculture

Christophe Dequilt, auteur du Tour du monde des moissons et à la tête d’une entreprise de conseil en communication, est venu présenter son nouveau livre, Le tour de France des jeunes talents de l’agriculture, sorti fin 2018. Un très bel ouvrage, avec de magnifiques photos, qui donne la parole à 50 jeunes agriculteurs installés dans différentes productions et régions françaises. « C’est un livre pédagogique où chacun peut trouver des clés pour sa propre installation ou son exploitation », précise-t-il. L’objectif est aussi de montrer « que la nouvelle génération est prête à bousculer les idées reçues pour relever l’énorme challenge que représente la communication pour le monde agricole et qu’il faut la laisser faire ». Très vite, l’auteur a laissé la dizaine de « témoins » comme il les appelle, invités pour ce lancement au Salon de l’agriculture, expliquer leurs parcours et leurs projets, puis livrer leurs impressions suite à cette expérience.

Christophe Dequidt avec 10 des 50 jeunes talents de l’agriculture française. (©DR)

1 681 092 m2 de terres agricoles en moins depuis l’ouverture

(©TNC)

Un chiffre frappant sachant qu’au moment où la photo a été prise, la Salon de l’agriculture était ouvert depuis seulement 3,5 jours ! Espérons que ce compteur, installé sur le stand de l’association Terre de liens, a permis de sensibiliser les politiques et le grand public au grignotage et à l’artificialisation du foncier agricole. En tous cas, cette info a été bien relayée sur Facebook. Rappelons que Terre de liens réalise de la veille foncière et acquiert des terres pour les louer à des porteurs de projets en agriculture biologique, facilitant ainsi leur installation. « La terre agricole est un bien commun et il importe que les citoyens soient conscients que 14 ha disparaissent chaque seconde, souligne Franck Bernard, président de la Fondation Terre de liens. Il faut ralentir ce mouvement sinon on ne pourra plus nourrir tout le monde. La société civile doit se mobiliser sur ces problématiques foncières car la dynamique économique et sociale des territoires en dépend. »

(©Facebook)

Donner à l’enseignement agricole la place qu’il mérite

Daniel Benistant, directeur adjoint de l’Unrep (Union nationale rurale d’éducation et promotion), déplore que l’enseignement agricole ne soit pas suffisamment reconnu par l’Éducation nationale et que les établissements ne soient pas tous référencés sur les sites internet des rectorats et à l’Onisep. L’une des raisons sans doute à la baisse des effectifs constatée actuellement. Or, « l’enseignement agricole dispose de nombreux atouts, comme celui de proposer des formations très variées, loin de se limiter à la production agricole, et d’accorder une grande importance à l’humain grâce à des classes moins chargées qu’ailleurs, des enseignements qui ne sont pas que théoriques mais aussi axés sur des activités et projets socio-culturels, aidant à s’épanouir et à prendre des responsabilités, et une prise en compte des envies, besoins et difficultés de chaque élève, ce qui les valorise et leur redonne confiance ». Pour Daniel Benistant, il faut promouvoir davantage l’enseignement agricole et ses avantages, notamment auprès de l’Éducation nationale. Une première étape : la signature d’une convention entre Stéphane Travert et Jean-Michel Blanquer, le 27 février au Sia, sur la place de l’enseignement agricole au sein du service public d’éducation et de formation.

Débats mouvants sur la transmission

La Fadear (Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural) a organisé plusieurs débats mouvants au cours du salon pour faire réagir des visiteurs pris au hasard dans les allées sur différents sujets. L’une des questions posées : la transmission est-elle une question citoyenne ou ne concerne-t-elle que les paysans ? Selon leur première réponse, les personnes interrogées sont placées d’un côté ou de l’autre d’un cercle de discussion aménagé sur un stand. Ensuite, chacun donne un argument pour expliquer sa position, qui peut évoluer en fonction de ceux avancés par les autres participants. Et à chaque changement d’opinion, il faut changer de place pour rejoindre ceux qui pensent pareil. D’où le nom de débat mouvant. Parmi les gens invités à s’exprimer sur la transmission des exploitations agricoles : des jeunes en cours d’installation, des cédants et surtout des citoyens de la société civile. Verdict : le monde agricole a plutôt tendance à considérer la transmission comme une affaire privée, qui ne regarde que les exploitants, l’exploitation et la famille proche, alors que le grand public juge que c’est une question citoyenne car elle influe sur la vie socio-économique des territoires.

La transmission est-elle une question citoyenne ? Telle est la question posée lors de ce débat mouvant organisé par la Fadear. (©Fadear)

Une expo pour mettre en avant les femmes en agriculture

Une exposition pour tordre le cou aux clichés sur les femmes en agriculture, qui ont malheureusement le vie dure ! (©TNC)

Les métiers de l’agriculture prennent des « elles » : tel est le titre de l’exposition de photos et de portraits de femmes de l’Indre travaillant dans le milieu agricole (agricultrice, vétérinaire, conseillère en élevage, commerciale…) réalisé par une classe de terminale Bac pro polyculture-élevage du lycée agricole Naturapolis de Châteauroux, avec le photographe Gilles Froger, à l’initiative de Brigitte Bergère, présidente de la commission des agricultrices de la FDSEA de l’Indre, Alexandra Audoin, professeure d’éducation socio-culturelle. Selon elles, parler de l’égalité homme/femme et de la place des femmes dans le monde agricole est primordial car les clichés ont la vie dure. « Des garçons s’étonnent encore que les filles puissent conduire un tracteur », raconte Alexandra. Brigitte Bergère, quant à elle, continue d’entendre des remarques sexistes dans l’exercice de son métier d’agricultrice et de ses responsabilités professionnelles.