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Robot Lemken et Krone

V. Melin: « Pour se répandre, l’engin devra travailler mieux que l’agriculteur »


TNC le 18/11/2022 à 05:04
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Rémi Chenevière et Virgile Melin, les deux responsables marketing et communication de Krone et Lemken, expliquent les raisons du développement commun du robot de traction dévoilé sur leur stand respectif au Sima 2022. Deux marques spécialisées chacune dans la construction d'outils qui se lancent, ensemble, dans la conception d'un robot pour tracter leurs équipements, autant dire que ça surprend.

Lors du Sima 2022 au parc des expositions de Villepinte, les deux marques allemandes spécialisées dans la construction d’outils de travail du sol et de récolte de fourrage ont créé la surprise. En effet, sur chacun des stands se faisant face, le robot de traction développé communément trônait. L’un en vert, la couleur du matériel Krone, l’autre en bleu, celle des équipements Lemken.

Selon Virgile Melin, responsable marketing et communication de Lemken France, et Rémi Chenevière, son homologue de Krone France, les questions ont fusé durant les 5 jours du salon. « Certains ont été surpris de constater l’arrivée de nos deux marques sur le marché de la traction, qui plus est de la robotisation. Les agriculteurs voient la machine d’un bon œil. Une fois l’effet de surprise passé, c’est surtout l’intérêt du robot qu’ils intègrent. La plupart comprennent bien que l’objectif n’est pas de remplacer les fermiers, mais plutôt de pallier les difficultés que connaît la filière à recruter de la main d’œuvre. »

Faire a minima aussi bien que l’exploitant

Et Virgile Melin d’ajouter : « Sur un tracteur, la valeur ajoutée est l’expertise de l’agriculteur. Impossible donc de ne pas réfléchir la machine sans prendre en compte ce point. Le robot doit faire au moins aussi bien que l’exploitant sinon, inutile de persister. » C’est ainsi que les deux spécialistes allemands ont conçu leur engin. Grâce aux capteurs et à l’intelligence artificielle, l’outil remonte les informations nécessaires pour que le robot ajuste en permanence ses réglages de sorte à garantir la qualité du travail quelles que soient les circonstances. 

Les deux exemplaires dévoilés au Sima embarquent pour le moment un moteur thermique développant 230 ch. La machine est conçue de telle sorte que le moteur est un élément modulaire qu’il sera très facile à remplacer par un moteur alimenté par une source énergétique alternative aussitôt que des solutions fiables vont débarquer. « Il suffira de remplacer le bloc diesel par une technologie électrique, hybride, méthane ou hydrogène. Le moteur n’ayant pas été intégré comme un élément constituant de l’engin, il suffira de le remplacer par autre chose pour rester cohérent avec les développements futurs ! », insiste Rémi Chenevière. Sans oublier des modèles de taille différente pour être en adéquation avec celle des exploitations agricoles.

Démontrer l’intérêt plutôt que faire pression

A la question sur la vitesse à laquelle le robot pourrait débarquer dans le champs, les deux constructeurs annoncent une arrivée au catalogue d’ici 2027. Cinq ans pour peaufiner et sécuriser le dispositif, mieux vaut dire que la robotique ne relève plus de la fiction et devient concrète. Il suffit d’ailleurs de se référer au nombre de machines autonomes exposées sur cette édition pour comprendre que le sujet est au cœur des préoccupations des bureaux d’études.

« Principale difficulté pour l’heure : faire évoluer la réglementation de sorte à faciliter le déplacement des outils entre les parcelles. Évidemment, entrer sur le marché de la robotique permet à Krone et Lemken de participer aux groupes de travail qui ont pour objectif de faire avancer le sujet. Il ne s’agit pas de faire pression sur les autorités pour faire entendre notre point de vue, mais plutôt de démontrer l’intérêt de la méthode et donc la nécessité d’adapter le cadre réglementaire pour rendre possible le développement de la technologie ! », commente le responsable marketing de Krone France.