Gironde

Un projet de construction de collège proche de vignes abandonné


AFP le 10/06/2020 à 16:16

Un collège de Gironde, dont le projet de reconstruction près d'un vignoble avait suscité l'opposition de riverains et parents d'élèves en raison de risques liés aux pesticides, sera finalement rebâti, ou agrandi, ailleurs, a-t-on appris mercredi auprès du département.

La vice-présidente du conseil départemental, Christine Bost, a confirmé à l’AFP l’abandon de l’emplacement initialement prévu pour accueillir ce collège de Parempuyre, jouxtant des vignobles du château Clément-Pichon, et qui devait accueillir 900 élèves, en principe à la rentrée 2022.

Le projet avait soulevé l’opposition de parents d’élèves, craignant pour la santé des enfants en raison du traitement des vignes. Le dossier avait pris un relief médiatique important, en venant à symboliser les inquiétudes accrues autour de l’impact des pesticides.

Le château Clément-Pichon (Haut-Médoc), propriété du groupe BTP Fayat, avait annoncé pour sa part « accélérer » sa conversion en agriculture biologique, et en premier lieu les vignes proches du site du futur collège, pour apaiser les tensions autour du projet.

Parallèlement, Fayat avait saisi la justice contre la mairie a propos de l’utilisation du terrain, qu’il lui avait cédé il y a près de 30 ans, à condition qu’il soit préservé comme un espace vert non constructible.

« Face au délai de contentieux, avec déjà une voire deux rentrées scolaires perdues, de vraisemblables recours au-delà contre les permis, on a dit stop, il faut avancer », a expliqué Mme Bost.

Les options désormais à l’étude incluent la reconstruction et agrandissement du collège Porte du Médoc sur son site actuel, à environ 700 m du vignoble, la construction sur deux sites, bâtiment d’enseignement d’un côté, équipements sportifs de l’autre proche du vignoble, voire dédoublement des effectifs sur deux collèges. Une phase de concertation devrait déboucher sur une décision à l’automne, avec pour objectif une rentrée 2024, a précisé l’élue.

Le collectif de parents CPESP Parempuyre s’est dit mercredi à la fois « soulagé » que les collégiens ne seront pas exposés aux pesticides sur ce site, et « en colère » du temps perdu selon lui par « manque de professionnalisme » du département.

Il a par ailleurs dit à l’AFP travailler positivement avec Clément-Pichon pour une « charte de bon voisinage », notamment dans l’hypothèse ou une partie des équipements serait proche des vignes.