Un marché stable qui cache des disparités par type de culture
TNC le 29/06/2018 à 06:02
Selon le syndicat majoritaire des concessionnaires, le Sedima, le marché des agroéquipements est stable en 2018. Toutefois, les prises de commande varient en fonction des secteurs d’activité. Si les matériels d’élevage progressent légèrement, le secteur des grandes cultures enregistre des baisses importantes de chiffres d’affaires. De plus, les parcs occasions se vident depuis la fin de la loi Macron, ce qui laisse présager un second semestre plutôt baissier.
Lors de sa conférence de presse annuelle, le Sedima (Syndicat national des entreprises de service et de distribution du machinisme agricole) a communiqué les résultats économiques de ses adhérents pour le premier semestre 2018, ainsi que les perspectives pour la fin de l’année. Les données sont basées sur une enquête réalisée par le syndicat entre le 25 mai et le 11 juin 2018 auprès de 193 de ses membres.
L’étude montre que les prises de commande de matériels neufs devraient être encore peu dynamiques, autour de – 1 à + 1 % en moyenne par rapport à une année 2017 déjà atone. Toutefois, ces chiffres montrent une grande hétérogénéité selon les secteurs d’activité. Les concessionnaires ont enregistré une baisse de 57 % des commandes de matériels neufs et de 43 % pour les machines d’occasion. A contrario, ils notent un regain d’activité pour l’élevage ou la polyculture-élevage. Les perspectives du second semestre devraient être similaires à ce début d’année avec un marché globalement stable. Pour l’heure, le marché est plutôt attentiste, les moissons commençant tout juste.
Concernant les engins d’occasion, le premier semestre poursuit la croissance constatée depuis fin 2017 mais un ralentissement est attendu au second semestre. En effet, le niveau des stocks est historiquement faible et diminue depuis trois ans, notamment en tracteurs. Certains marchands n’ont pas non plus pu fournir de machines de récolte d’occasion à leurs clients, même en allant les chercher dans des pays voisins. Les prises de commande devraient donc s’essouffler au second semestre tout en restant en légère croissance comparé à l’an dernier. Comme pour les matériels neufs, le secteur des grandes cultures connaît des difficultés et la polyculture-élevage tire le marché vers le haut.
Le chiffre d’affaires des pièces et prestations de l’atelier est attendu, lui, plutôt en hausse avec une évolution moyenne autour de 2 à 3 % pour les pièces et autour de 3 à 5 % pour l’atelier. Une augmentation principalement due à la reprise du marché de l’élevage et à la stabilité du secteur des grandes cultures. Cette tendance devrait se poursuivre pendant la deuxième partie de l’année selon le Sedima.
Les écarts constatés entre les régions de grandes cultures et de polyculture-élevage semblent liés au moral des agriculteurs. En effet, selon l’enquête du syndicat des concessionnaires, celui-ci serait moins bon en grandes cultures qu’en élevage. En effet, 41 % des distributeurs interrogés déclarent que leurs clients ont un mauvais ou très mauvais moral contre 26 % en élevage.
Depuis quatre ans, l’évolution des ventes et des marchés agricoles préoccupe fortement les concessionnaires. Le faible niveau des ventes est effectivement structurel et les distributeurs ont adapté leurs entreprises. Pour preuve : la diminution de leurs stocks et l’amélioration de leur trésorerie.
Par ailleurs, des questions se posent en matière de recrutement et de formation. En effet, 28 % des personnes interrogées se déclarent préoccupées par ces deux points. En cause, la pyramide des âges vieillissante des salariés et le développement des nouvelles technologies. Cependant, le renouvellement des employés et leur montée en compétences apportent une pointe d’optimisme quant à l’avenir des agroéquipements.