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Économie du machinisme

Un chiffre d’affaires record de 12 Md € pour la filière agroéquipement allemande


TNC le 10/03/2023 à 05:02
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Les constructeurs allemands ont battu leur chiffre d'affaires historique en 2022 grâce à plus de 12 milliards d'euros engrangés. (©Adobe Stock)

C'est sans doute le contexte tendu et le niveau de prix des intrants très élevé qui poussent les agriculteurs à s'équiper avec du matériel dernier cri. Outre la bonne santé financière de leurs exploitations, maîtriser les charges de productions semble indispensable pour résister à la volatilité des marchés. Le VDMA pense que posséder du matériel bardé de capteurs, et permettant de gérer plus finement la quantité d'intrants, apparaît comme une solution expliquant les chiffres record réalisés par la filière.

Le record de chiffre d’affaires de la filière agroéquipement est battu ! En ces temps compliqués, le VDMA, l’association des constructeurs allemands, vient d’annoncer plus de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Soit une augmentation significative de 18 % des ventes qu’a recensée le VDMA versus l’année précédente.

Le docteur Tobias Ehrhard, directeur général du VDMA, explique : « Nous avons ainsi réussi pour la première fois à réaliser un chiffre d’affaires industriel de plus de 12 milliards d’euros. Les machines agricoles innovantes sont en demande dans le pays et à l’étranger comme rarement auparavant, car c’est un élément indispensable pour assurer la sécurité de l’approvisionnement dans le monde entier. Un facteur qui compte en ce moment ».

Des prix à la production au niveau supérieur

Les bons prix à la production dans presque tous les segments agricoles, en particulier pour le lait et le blé, ont alimenté la demande de technologie des agriculteurs et des entrepreneurs, partout dans le monde. Au cours des derniers mois, les producteurs se sont rués sur les marchés mondiaux. Pour l’heure, difficile de prédire si cette tendance se poursuivra, compte tenu des effets spéculatifs possibles sur les marchés des matières premières. 

Les commandes en provenance de Russie et d’Ukraine ont été perdues suite à la guerre entre les deux pays. Une perte globalement plus que compensée. « En Amérique du Nord et du Sud en particulier, mais aussi sur les principaux marchés d’Europe occidentale, la bonne situation de la trésorerie des fermes a déclenché des impulsions d’achat », explique Ehrhard. 

Effets de change positifs

Les constructeurs allemands, en tant que sites de production, ont également bénéficié d’effets de change positifs. La forte dévaluation de l’euro, accompagnée d’une appréciation du dollar, a entraîné la forte hausse de la valeur des exportations vers les États-Unis. Des effets similaires ont été observés pour les productions agricoles de la zone euro. 

Les goulets d’étranglement en matière d’approvisionnement et de logistique, en revanche, ont provoqué des frictions persistantes à l’échelle mondiale de la filière. Leurs résolutions n’ont été que progressives. « Depuis la fin 2022, la situation s’est apaisée lentement, mais sûrement. Au dernier trimestre, les ventes ont bondi de 50 % grâce à une logistique moins tendue », souligne Ehrhard.

Les carnets de commandes sont pleins 

Autant dire que les commandes ne manquent pas à l’heure actuelle. Les carnets de commandes sont pleins ce qui offre de bonnes perspectives : « Le défi réside avant tout dans la mise en œuvre cohérente des carnets de commandes élevés. Toute l’industrie travaille d’arrache-pied là-dessus », résume le docteur Ehrhard. Toutefois, la situation tendue des coûts des entreprises agricoles reste à observer. Les prix exceptionnellement élevés des intrants, engrais et produits phytosanitaires par exemple, ne facilitent pas la vie des exploitants. Il faut aussi s’attendre à une volatilité importante sur les marchés des productions de base, combinée aux incertitudes géopolitiques.