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Dossier

Tour d’horizon des valets de ferme électriques, un achat « philosophique »


TNC le 13/06/2024 à 05:00
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Les usages des valets de ferme électriques sont extrêmement variés. (© Weidemann)

Sans faire de bruit, ces machines, qui n’ont plus rien à envier aux modèles thermiques, s’implantent dans les élevages de France. Si leur prix reste plus élevé, l’entretien et l’énergie permettent des économies. Mais leurs vrais avantages sont ailleurs : silence, bien-être animal, confort pour l’utilisateur…

Ils ont tous au moins deux points communs : une autonomie qui tourne autour de 4 ou 5 heures de travail et un « e » dans leur nom, pour bien comprendre qu’on a affaire à un modèle électrique. Les valets de ferme électriques se développent dans les exploitations. « Cela se fait doucement. Ce n’est pas un raz-de-marée. Mais ceux qui s’y mettent ne reviennent pas en arrière. C’est un type de machine qui se prête bien à l’électrification », confie un constructeur.

Les points positifs de ces machines sont bien établis. « L’avantage de l’électrique est le silence pour les animaux mais aussi le coût d’entretien : pas d’huile moteur, pas de filtre à air… Le photovoltaïque et la méthanisation se développent et permettent également d’alimenter la machine en autoconsommation », constate-t-on chez Knikmops. « Le travail est nettement plus agréable chez les hommes et les animaux », assure-t-on chez Kramer.

Les performances sont largement équivalentes à celles des moteurs diesel, au niveau de la puissance, de la hauteur et de la capacité de levage… Ce qui freine leur expansion, pour l’instant, c’est leur prix, qui reste supérieur aux modèles thermiques, entre 40 et 50 % plus cher à l’achat. « L’investissement est plus lourd mais l’entretien et l’énergie sont moins chers après. Il y a une réflexion économique à mener. En fait, c’est une philosophie différente », souligne un fabricant.

Tour d’horizon des principales machines du marché :

JCB 403E

(© JCB)

Dotée d’un bloc de batteries lithium-ion de 20 kWh, la chargeuse compacte 403E de JCB, lancée en 2023, dispose d’une autonomie jusqu’à 5 heures en utilisation continue. La charge complète dépend de l’alimentation : 12 heures à 110 V, 8 heures à 230 V et 2 heures avec un chargeur optionnel à 380 V. Deux moteurs électriques indépendants (pour la cinématique et l’hydraulique), développent une puissance de 33,4 kW et trois modes de conduite : Lièvre (productivité optimale, jusqu’à 20 km/h), Tortue (limité à 8 km/h, performance de levage conservées) et Escargot (conduite de précision jusqu’à 5 km/h).

Deux bras (hauteur d’axe de 2,9 m ou 3,1 m) offrent une véritable capacité de levage parallèle. La charge de basculement grimpe à 972 kg avec les fourches palettes pour un poids de transport de 2671 kg. Un seul joystick, couplé à un écran multifonctions, permet de contrôler l’ensemble. Le moteur à pompe hydraulique de 20 kW bénéficie de deux modes : Godet (dynamique) et Fourches (précision). Canopy fixe ou repliable, et cabine vitrée sont disponibles.

Knikmops KM140E

(© Knikmops)

La KM140E de Knikmops, distribué en France par Dieci, est une chargeuse compacte qui reprend les mêmes caractéristiques que sa jumelle thermique, à savoir une largeur de 1,21 m, une hauteur de levage de 2,14 m et une capacité de charge de près de 1 340 kg soit presque son poids. Elle monte jusqu’à 16 km/h.

Il existe deux types de batteries. D’abord un pack de batteries d’une puissance de 20 kW lithium permettant une jusqu’à 5 heures d’autonomie, avec l’avantage d’un temps de recharge extrêmement court de moins de 2 heures. Pour l’utilisation intensive, il existe la KM140E « Endurance », dotée d’un pack de batteries lithium de 30kw garantissant un temps d’utilisation jusqu’à 8 heures, pour un temps de recharge de moins de 3 heures. « Compacte et silencieuse, elle remplace tout le travail manuel fait dans la ferme », explique le constructeur belge.

Kramer KL25.5e

(© Kramer)

La KL25.5e, la plus grande chargeuse sur pneus électrique de Kramer, est équipée d’une batterie lithium-ions de 96 V d’une capacité de 37,5 kWh pour une durée de service jusqu’à 4 heures sans recharge intermédiaire. Du point de vue du design, cette chargeuse sur pneus électrique offre un capot-moteur plus plat qui dégage la visibilité vers l’arrière.

« Malgré la technologie électrique, la chargeuse propose des dimensions compactes tout en offrant des caractéristiques de puissance optimales en modes palettiseur et godet », souligne le constructeur.

Deux moteurs, de 23,2 kW pour la transmission et 25,2 kW pour l’hydraulique, équipent la machine. La KL25.5e roule jusqu’à 20 km/h. La charge de basculement du godet est annoncée à 2 800 kg.

Weidemann Hoftrac 1190e

(© Weidemann)

Héritière de la chargeuse sur pneus 1160e, lancée en 2015 par Weidemann, l’Hoftrac 1190e dispose d’une batterie lithium-ions (trois modèles, 14,1 kWh, 18,7 kWh ou 23,4 kWh) et d’une sélection de poste de conduite (canopy fixe ou rabattable, et cabine). Le système de gestion de la batterie évite la décharge profonde. Le câble de recharge peut être combiné avec une grande variété de connecteurs.

La machine est dotée de deux moteurs électriques, un pour la propulsion (6,5 kW) et l’autre pour l’hydraulique (8,5 kW), ce qui optimise la consommation d’énergie. Le frein s’enclenche automatiquement à l’arrêt (sens de marche réglé sur neutre ou opérateur quittant son siège). Le système de freinage récupère de l’énergie pour allonger l’autonomie de la machine.

Une version plus puissante est également disponible, l’Hoftrac 1390e, avec une batterie grimpant jusqu’à 28 kWh, une autonomie de 5,3 heures, et deux moteurs (33,1 kW pour la propulsion 21,2 kW pour l’entraînement du système hydraulique de travail).

Avant e513 et e527

(© Avant Tecno)

Le fabricant finlandais de chargeuses compactes Avant Tecno a lancé deux modèles électriques, produits depuis janvier 2024, les e513 (orientés vers l’élevage) et e527 (pour les travaux plus exigeants), en remplacement de la gamme précédente. Entre les deux versions, seuls la capacité et le poids des batteries changent, 13 kWh (autonomie de 3 heures) ou 27 kWh (autonomie de 6 heures). « La batterie de 27 kWh est actuellement l’une des plus grandes de toutes les chargeuses électriques pesant moins de 2 tonnes », avance le constructeur.

Finlande oblige, par temps froid, la batterie connectée au chargeur électrique se préchauffe automatiquement avant l’utilisation pour fonctionner parfaitement même en cas de fort gel grâce à la technologie Avant OptiTemp. Cette utilisation optimale « améliore la durée de vie ». Les batteries sont fabriquées directement par une filiale du constructeur, Avant Power, afin de réduire leur coût. « La batterie des deux chargeuses peut être entièrement rechargée à l’aide d’un chargeur rapide en moins d’une heure et demie », souligne Avant Tecno.

Les deux chargeuses affichent une capacité de levage de 900 kg et un débit hydraulique de 30 l/min.

Schäffer 23e

(© Schäffer)

« Sa puissance correspond à celle d’une machine diesel de 45 CV, avec des charges de basculement et une hauteur de levage pratiquement identiques », annonce Schäffer pour évoquer son valet de ferme électrique, le 23e. La machine grimpe jusqu’à 20 km/h. Elle est animée par deux moteurs, un de 21 kW en charge de la transmission et un de 9,7 kW dédié à l’hydraulique de travail. Avec l’option de levage haut, la hauteur de travail atteint 3,1 m (2,9 m avec la fourche à palettes).

Les batteries, d’une capacité de 13,4 kWh, offrent une autonomie allant jusqu’à 5 heures. Elles sont garanties pour 5 000 cycles de charge ou sur 5 ans. Avec un système de charge externe (courant de 15 kW / 400 V / 32 A), le temps de charge tombe à 30 minutes pour atteindre les 80 %. Pas d’effet mémoire : elles peuvent être rechargées à tout moment. Et un système de récupération d’énergie, par exemple pendant le freinage, permet une recharge automatique.

Le système de refroidissement par eau permet de se passer de ventilateur, « générateur possible de turbulences de paille ou de poussière. La fonction Hill-Hold aide au démarrage en côté et évite le recul lorsque la chargeuse est en pente.

Toyo 810E

(© Toyo)

La 810E est la première chargeuse entièrement électrique de Toyo. Les deux moteurs électriques (moteur de traction de 7,7 kW et moteur de pompe de 15 kW) garantissent des caractéristiques de performance qui correspondent à celles d’une machine thermique.

« Elle se caractérise par un design compact, un centre de gravité bas et un faible rayon de braquage. Grâce au joint pendulaire articulé, les quatre roues sont en contact permanent avec le sol. Cela permet à la machine de se déplacer avec une traction maximale, ce qui la rend particulièrement maniable », détaille le constructeur.

La batterie affiche une capacité de 21,8 kWh, elle se recharge de façon classique en six heures et en moins de deux heures avec un chargeur rapide en option. L’autonomie oscille entre 4 et 5 heures selon l’usage. Le débit hydraulique est de 35 l/min. La hauteur de levage culmine à 2,9 m.