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Controlled Traffic Farming

Rouler au même endroit dans son champ, ce n’est pas toujours bon


TNC le 28/03/2024 à 16:00
ExploitationHorsch

Horsch a testé le CTF sur plusieurs cultures. (© Horsch)

Horsch, qui expérimente depuis 12 ans l’« agriculture à passages raisonnés » sur une exploitation de 3 600 hectares, livre un bilan nuancé de ce système et liste risques et avantages.

Emprunter les mêmes voies de circulation dans une parcelle, pour Horsch, c’est oui mais « uniquement à partir du semis ». Après 12 années d’expérience, le constructeur publie des conclusions nuancées concernant le CTF (Controlled Traffic Farming), un système d’« agriculture à passages raisonnés » qu’il a été parmi les premiers à tester à grande échelle. « L’expertise acquise a permis d’identifier certaines limites », pointe le spécialiste du travail du sol (semis, pulvérisation, désherbage mécanique…).

Pour Horsch, ces tests ont commencé en 2012, quand l’entreprise bavaroise rachète une exploitation tchèque de 3 600 hectares aux cultures variées : colza, blé d’hiver, maïs grain, orge d’hiver, soja et betterave sucrière. L’objectif est le suivant : « développer des itinéraires culturaux économiquement et environnementalement viables à long terme ». Système de guidage intelligent, machines adaptées à chenilles, largeur de travail uniformisée à 12 mètres… Tout est mis en place pour optimiser les déplacements et limiter le tassement du sol.

Des chantiers facilités

Horsch relève au final plusieurs points noirs : « La répartition des pailles est plus difficile à optimiser derrière la moissonneuse-batteuse quand le travail du sol est systématiquement réalisé selon le même axe que celui de la moisson. Le recours exclusif au CTF pour le travail du sol tend à créer une forte hétérogénéité de nivellement dans les champs. Par ailleurs, l’utilisation de chenilles pour réduire la compaction s’avère complexe et coûteuse, en maintenance et carburant. »

Tout n’est cependant pas à jeter dans le CTF, loin de là. « L’uniformité des passages de roues reste avantageuse. La réalisation des chantiers est facilitée par le suivi des mêmes traces visibles dans la parcelle. En semis direct, un décalage de quelques centimètres assure une dépose optimale de la semence à côté des chaumes de la culture précédente. À la moisson, l’absence de croisement des traces des engins, notamment en conditions humides, facilite les étapes de travail suivantes », énumère le constructeur.