Négoce Nord-Est montre l’intérêt des mélanges d’espèces en interculture
Grandes cultures le 02/02/2017 à 17:25
Le réseau Dephy Négoce Nord-Est, à travers les résultats d'une plateforme consacrée aux couverts végétaux, a rappelé l'intérêt de la couverture d'interculture et, pour ce faire, du choix d'un mélange de plusieurs espèces, vu les nombreux bénéfices tirés de la technique.
Le réseau Dephy Négoce Nord-Est et le semencier DSV ont organisé, en décembre à Montreuillois (Pas-de-Calais), une demi-journée d’échanges sur les couverts végétaux. Une plateforme de 15 mélanges de 10 espèces différentes avait été implantée le 30 août chez Philippe Fourdinier, agriculteur du réseau. Malgré une date de semis plutôt tardive, les conditions de l’année ont bénéficié à leur développement. « C’était l’occasion de rappeler qu’un couvert doit être raisonné comme une culture, insiste l’intervenant de Négoce Nord-Est, organisateur de la rencontre. La date de semis, la qualité du lit de semences, l’absence de zone de tassement superficielle ou encore la présence d’azote rapidement minéralisable sont autant de conditions à ne pas négliger pour donner un maximum de chance aux couverts en visant une biomasse sèche de quelques tonnes à l’hectare. Même si la productivité est à relativiser en fonction des espèces, de leur vitesse et profondeur d’enracinement, mais aussi de leur capacité à mycorhizer ou à capter l’azote atmosphérique. »
Trop souvent raisonnés à l’année, les couverts méritent par ailleurs d’être conduits avec une stratégie pluriannuelle. En effet, la disponibilité en azote potentiellement restituable pour la culture suivante est souvent faible par rapport à la biomasse produite. Les intervenants ont cependant souligné les effets positifs sur le sol, la diminution de la battance et du risque d’érosion, l’augmentation de la part d’humus stable, la limitation du développement des adventices, la régulation naturelle des ravageurs, le captage d’éléments secondaires. « Les couverts sont un levier à intégrer dans une stratégie globale du système de culture. »
Les mélanges testés (de 6 à 12 espèces) ont montré leur efficacité en matière de recouvrement du sol par rapport à une moutarde seule. Les résultats interrogent encore sur les interactions positives qui existent entre espèces suivant les associations qui sont faites, tout n’étant pas encore connu à ce jour sur les couverts végétaux et les associations de plantes plus globalement.