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Pneu basse pression

M. Bridonneau : « L’usure est 20 à 30 % inférieure à celle d’un pneu classique »


TNC le 15/05/2019 à 05:59
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En 2011, Mickaël et Michel Bridonneau ont équipé trois de leurs tracteurs avec le télégonflage et des pneus basse pression. Ils observent de nombreux avantages avec cette technologie dont l'usure moins rapide des pneus.

Entre la SARL Bridonneau et les pneus basse pression, l’histoire dure maintenant depuis quelques années. Les deux associés de l’entreprise, Michel et Mickaël, sont agriculteurs à Longeville-sur-Mer en Vendée.

Ils ont également une activité d’entrepreneur de travaux agricoles pour laquelle ils interviennent sur l’ensemble du département. C’est en 2001 qu’ils réalisent leur premier investissement en matière de télégonflage. Ce dernier concerne l’achat de deux automoteurs d’épandage.

Dix ans plus tard, ils poursuivent dans cette voie et équipent trois tracteurs. « Avec les épandeurs, l’objectif principal était de trouver des pratiques permettant de respecter le sol. La basse pression est d’autant plus logique sur ce type de matériel que l’apport de matière organique sert à structurer le sol. Ça nous a permis de faire de l’épandage de compost solide sur blé », se souvient Mickaël Bridonneau.

Le module de gestion de la pression des pneus est installé derrière la cabine du tracteur. (©Paul Renaud)

Côté tracteur, le télégonflage s’est imposé suite à la réflexion sur les nombreux kilomètres effectués sur route lors des interventions. Deux investissements avec des logiques différentes mais aussi avec des coûts différents.

Pour les automoteurs, la technologie est fournie par les constructeurs. Le coût s’établit entre 15 et 20 000 € par machine du fait de la taille des compresseurs nécessaires. Sur les tracteurs, Mickaël et Michel ont fait le choix d’utiliser le compresseur John Deere avec la technologie Sodijante et des pneus Michelin Xeobib et Axiobib. « Le gonflage des pneus prend 5 min et s’active via un bouton en cabine. C’est plus long qu’avec un compresseur externe mais l’investissement est moindre », analyse Mickaël Bridonneau. En l’occurrence, l’installation du télégonflage représente 4 500 € par tracteur.

La basse pression pour le semis et le travail du sol

Les trois tracteurs ainsi équipés sont destinés à des taches bien précises pour optimiser l’utilisation de leurs pneus basse pression. « Nous utilisons les pneus Xeobib sur deux John Deere 6145 R pour semer les légumes et le colza semences », décrit Mickaël Bridonneau.  Le troisième tracteur à être équipé est le 7270 R destiné principalement au travail du sol. Pour ce modèle, le choix s’est porté sur les pneus Axiobib avec une plus grande amplitude de pression possible.

L’opérateur définit la pression de gonflage de ses pneus au travail et au transport puis passe de l’une à l’autre en un clic. (©Paul Renaud)

Mickaël et Michel sont satisfaits de la technologie. Ils estiment que le retour sur investissement se fait sur plusieurs critères et permet d’économiser jusqu’à 20 centimes de l’heure. Le premier gain concerne l’usure des pneus. Selon l’entrepreneur vendéen, elle est 20 à 30 % inférieur à celle observée avec un pneu classique. « Nous renouvelons nos tracteurs tous les trois ans et n’avons pas à changer les pneus. En moyenne, ils sont usés à 60 % après 4 500 h de travail. Nos anciens pneus pouvaient tenir entre 3 000 et 3 500 h », se souvient Mickaël Bridonneau.

Un gain de carburant et de temps

Autre constat : les tracteurs s’enfoncent moins dans les parcelles humides. « Nous avons observé un gain de 5 à 10 % de consommation de carburant. Au labour, avec le prix actuel du GNR, ce n’est pas négligeable ! », commente le Vendéen. Le même bilan est fait côté puissance. Sans oublier le temps gagné. Il se répercute sur les charges de main d’œuvre. L’entretien est très simple. « Il suffit de vérifier les tuyaux et les joints d’étanchéité », résume Mickaël Bridonneau.

De manière très pratique, il relève un meilleur confort de conduite sur la route mais également des franchissements simplifiés de zone humide dans les parcelles en dégonflant les pneus. « Il y a aussi un effet sur les cultures. Comme le sol est moins tassé, les rendements sont plus homogènes dans la parcelle. Auparavant, j’observais des différences visuelles dans les passages de roues du tracteurs », témoigne l’agriculteur. S’il relève un inconvénient au système, c’est l’augmentation de l’envergure des tracteurs au niveau des roues.

À l’avenir, le système devrait encore s’améliorer. Sur les prochains tracteurs, qui devraient arriver dans le courant de l’année, le télégonflage sera directement relié au terminal de l’engin via Isobus. Le chauffeur réglera la pression des pneus en fonction du poids de l’outil attelé. « Nous réfléchissons à équiper aussi notre automoteur de pulvérisation avec le système pour éviter de faire des ornières », précise Mickaël Bridonneau.