Accéder au contenu principal
Produits phytosanitaires

L’interdiction de production menace près de 4 000 emplois selon l’UIPP


AFP le 16/03/2019 à 19:21

L'interdiction en 2025 de produire en France des produits phytosanitaires interdits par l'Union européenne comme l'atrazine, votée vendredi par l'Assemblée nationale, met près de 4 000 emplois « en péril », a estimé vendredi l'UIPP, l'Union des industries de la protection des plantes.

L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) juge cette décision sans « bénéfice pour l’environnement ou la santé ». La « première conséquence » de cette mesure, votée dans le cadre de l’examen en nouvelle lecture du projet de loi Pacte sur les entreprises, « sera de voir la production de ces produits de protection des plantes transférée dans d’autres pays » indique un communiqué de l’association d’industriels. « Les pays utilisateurs continueront à les utiliser et les emplois français seraient menacés. En fragilisant ainsi les entreprises en France, les députés hypothèquent également les trajectoires d’investissement dans la recherche de solutions alternatives comme le biocontrôle », ajoute le texte.

L’UIPP est composée de 19 entreprises adhérentes, comprenant notamment BASF France, Bayer, Corteva Agriscience, Syngenta France ou De Sangosse, employant au total plus de 5 500 salariés en France. L’interdiction en 2022 de « la production, du stockage et de la vente de produits phytopharmaceutiques » destinés à des pays tiers et contenant des substances prohibées par l’UE figurait dans la loi agriculture et alimentation (Égalim), promulguée en novembre. À la faveur de la loi Pacte, le Sénat à majorité de droite avait voté la suppression pure et simple de cette interdiction, lors de la première lecture du projet de loi.

Adoptant un ton plus mesuré que celui du communiqué, le président de l’UIPP, Nicolas Kerfant, joint au téléphone a reconnu que le gouvernement avait apporté des « aménagements » au texte initialement voté dans la loi Égalim en accordant trois ans supplémentaires et en introduisant la possibilité de conventions de transition, montrant qu’il était « prêt à revenir discuter avec les industriels ». « Mais nous avons absolument besoin d’une définition européenne du biocontrôle » et d’une « vision claire du gouvernement français sur l’agroécologie », a-t-il dit, sinon « nous ne pourrons pas lancer de programmes de recherche engageant nos entreprises sur 15 ans », a-t-il dit. « Nous sommes prêts à parler d’une transition, mais avons besoin de comprendre le modèle d’agriculture que vise le gouvernement » a-t-il précisé.