Le nombre de méthaniseurs agricoles va doubler en deux ans

Les dernières évolutions tarifaires avantageuses incitent les porteurs de projet à se lancer. Pour les producteurs déjà installés, le calcul du prix de revente a été ajusté pour tenir compte, notamment, de l’inflation.

La barre des 600 unités de production de méthane vient d’être franchie en France. « Et plus de 700 projets, qui devraient voir le jour d’ici deux ans, sont en cours », annonce Pascal Garçon, responsable développement biométhane pour le Grand Ouest chez GRDF, lors d’une conférence qui s’est tenue au Space à Rennes du 12 au 14 septembre. Le développement de la méthanisation fait partie des missions du principal distributeur de gaz dans l’Hexagone. « Et les signaux pour l’avenir sont très encourageants », assure le spécialiste.

En septembre 2022 et en juin 2023, le tarif du gaz vert a été revalorisé deux fois, pour une hausse totale de 18 %, avec des montants qui atteignent aujourd’hui 18 centimes le kWh pour les petites exploitations et 13 centimes le kWh pour les grandes structures. « Il y a trois ans, nous étions entre 8 et 12 centimes le kWh. Cette augmentation est un sérieux coup de pouce des pouvoirs publics. Elle permet aux porteurs de projet de bénéficier d’un tarif qui reflète mieux l’évolution des coûts d’investissement et des charges d’exploitation », souligne Pascal Garçon.

3 % du gaz consommé par an en France

Autre point positif, en juin 2023, le malus appliqué au tarif d’injection en cas d’aide financière de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a été supprimé. Plusieurs Ademe ont ouvert un guichet subventions pour 2023 et 2024, comme les Pays de la Loire, la Normandie, le Centre-Val de Loire… « L’inflation est également mieux prise en compte pour les producteurs déjà installés, avec un tarif qui reflète mieux leurs charges, en termes de transport, de mécanisation, d’électricité… », ajoute le représentant de GRDF.

La consommation des unités de méthanisation agricole est, elle aussi, soigneusement encadrée. « Produire du gaz vert, c’est bien mais il s’agit de ne pas d’utiliser trop d’électricité pour cela, ce serait contre-productif », résume Pascal Garçon. L’efficacité électrique est fixée à 0,15 MWh maximum d’électricité par MWh de biométhane produit. « En réalité, les unités de production consomment 2 à 3 fois moins que ce seuil », note le représentant de GRDF. La production de méthane représente aujourd’hui 3 % de la consommation annuelle de gaz en France, avec un total de 10 milliards de KWh.