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Autonomie agricole

Le Fira prêche pour une robotique plus ouverte aux agriculteurs


TNC le 15/12/2023 à 12:38
FIRADEmonstration

Les démonstrations seront accompagnées de témoignages d'utilisateurs. (© Benjamin Roudet)

La 8e édition du salon se tiendra du 6 au 8 février aux alentours de Toulouse avec un programme étoffé, des dernières avancées de la recherche jusqu’aux champs, avec une place accrue faite aux grandes cultures.

35 solutions autonomes, 60 pays représentés, 2 500 participants et 1 000 agriculteurs (deux fois plus qu’en 2023) attendus, 120 partenaires et plus de 70 exposants : pour sa 8e édition, prévue du 6 au 8 février aux abords de Toulouse, le World Fira prend de l’ampleur. Le programme de l’évènement a été présenté le jeudi 14 décembre. « C’est l’endroit dans le monde avec le plus de robots agricoles en fonctionnement », se réjouit la co-directrice, Gwendoline Legrand.

En grandes cultures, le Robotti d’AgroIntelli, le SoftiRover e-K18 de SoftiRob, et le système d’analyse du grain de Crover seront en démonstration. Deux autres machines seront simplement exposées, l’Agbot 5.115T2 d’Agxeed et l’Afara Cotton Picker Robot d’Afara Agritech qui, comme son nom l’indique, est dédiée à la récolte… du coton.

Des démos… et des retours d’expérience

Les démonstrations seront accompagnées d’une présentation de la filière, de la machine et de retours d’expérience par les utilisateurs. Elles se dérouleront sur une surface de 2 hectares avec, pour les grandes cultures, des champs de seigle, triticale et féveroles avec plusieurs espacements. « Le Fira est de plus en plus ouvert et tourné en direction des agriculteurs », avance Gwendoline Legrand.

Côté récompenses, le « Ag Robot of the Year » sacrera le choix des agriculteurs, le « Best Start-up » celui des investisseurs et le « World Fira 2024 » celui des participants au salon qui voteront via une application. « Au Fira, les POC (Proof of Concept) balbutiants et naissants côtoient des robots installés commercialement avec des centaines de machines vendues, souligne la co-directrice. Les dernières avancées, de la R&D aux champs en passant par l’exposition, sont là ».

Des débats dédiés aux controverses

Plusieurs nouveautés sont programmées. Le jeudi 8 février seront organisées les premières assises internationales de l’autonomie agricole en réunissant tous les acteurs de la filière. Plusieurs équipes plancheront sur un « Hackathon du Grand défi » autour de trois problématiques : la planification, la détection et l’évitement d’obstacles. « Un temps de controverses invitera également les participants et les experts de la robotique à examiner de manière critique les idées et les positions divergentes, à remettre en question les normes établies et à rechercher des solutions plus éclairées et plus équitables », annoncent les organisateurs.

Une large place sera donnée aux conférences et débats. (© Benjamin Roudet)

La Fira s’étoffe et la robotique agricole aussi. Dans la production animale, une filière déjà familière avec l’automatisation, les robots sont passés de 10 000 en 2018 à 18 000 en France aujourd’hui. La hausse est encore plus spectaculaire dans la production végétale, qui abritait confidentiellement une centaine de machines en fonctionnement en 2018 et en compte désormais 600, soit une multiplication par six des effectifs, répartis en 25 modèles différents.

Un marché en forte croissance

L’avènement des robots ne fait que commencer. Le marché mondial devrait atteindre les 40,1 milliards de dollars en 2028 contre 13,5 milliards en 2023. Cette croissance est portée par des investissements toujours croissants en Recherche et Développement, des innovations constantes et une sensibilisation accrue des consommateurs.

Une poignée d’entreprises tient le haut du marché aujourd’hui. Naïo, Burro, Guss, Tortuga, Farm-Ng, Farmdroid et Bluewhite affichent au moins une centaine de robots et solutions autonomes en circulation dans le monde.

Un avenir prometteur

« Il reste encore quelques verrous à lever », assure Roland Lenain, directeur de recherche à l’INRAe, en charge de l’équipe Romea (Robotic and Mobility for Environment and Agriculture) à Clermont-Ferrand. Le scientifique énumère trois obstacles : « La capacité à faire face à l’inconnue, garantir la sécurité de fonctionnement et l’acceptabilité et la relation humains-robots ».

Malgré ces freins, l’avenir de la robotique dans le monde agricole est au beau fixe. « Nous sommes convaincus qu’elle est l’un des leviers essentiels de la transition agroécologique, par sa capacité à répéter des tâches qui aujourd’hui nécessitent beaucoup de main d’œuvre », affirme le chercheur.

Enfin, un partenariat entre le Fira et New Holland est annoncé. « Nous en dirons plus dans quelques semaines », prévient Gwendoline Legrand