Accéder au contenu principal
Nouveauté tracteur

Le Fastrac passe au Stage V et déboule en trombe dans les exploitations


TNC le 23/12/2019 à 06:04

JCB vient de battre le record du monde de vitesse en tracteur. En quoi cela est-il profitable aux agriculteurs ? Comment le projet JCBFTW permet-il de développer les machines du futur ? C'est ce à quoi répond Alexander Skittery, chef du projet pour le constructeur anglais. Autant dire que la nouvelle gamme de tracteurs Fastrac Stage V fait une entrée remarquée dans les parcelles agricoles. Explications et présentation.

Beaucoup d’entre vous se sont demandés quel était l’intérêt pour un constructeur de battre des records de vitesse ou de débit de chantier ? Chef de projet JCBWFT (JCB World Fastest Tractor), Alexander Skittery répond sur les attentes du constructeur et présente la nouvelle gamme Fastrac Stage V.

Selon le jeune ingénieur, « le  projet JCBWFT profite à l’évolution des machines et améliore leur fiabilité. Au-delà de battre des records de vitesse, le travail sert à améliorer la qualité des composants et des algorithmes de conception industrielle. C’est un peu ce qu’est la Formule 1 au secteur automobile ! La marque utilise sa performance pour vérifier par exemple que le logiciel qui calcule les contraintes sur le châssis des tracteurs prédit le bon diagnostic. Plus notre modèle est fiable, plus les tracteurs le seront  ! Dans ce cas, l’agriculteur en bénéficie à travers la robustesse et la qualité de sa machine », explique Alexander.

1 016 ch de puissance et 2 500 NM de couple

Les logos présents sur le tracteur de course montrent aussi que le tractoriste implique ses fournisseurs dans l’aventure. « Chacun analyse le comportement de ses composants. Par exemple ZF, fournisseur de la transmission, étudie comment sa boîte de vitesse mécanique à six rapports réagit face aux 1 016 ch développés par le moteur et les 2 500 Nm de couple. Certaines pièces doivent être renforcées pour la compétition mais toutes les données sont enregistrées pour ensuite améliorer celles qui le nécessitent.

Autre exemple : les pneumatiques. À cette vitesse, le tracteur n’est évidemment pas chaussé de pneus agraires. BKT a observé que ceux installés ne permettent pas de rouler à plus de 250 km/h. La carcasse du pneu se déforme et le risque d’éclatement est trop important. Le bruit, les vibrations, l’usure, l’influence de la pression… tout est analysé pour finalement augmenter le confort de l’opérateur, limiter l’usure ou la consommation de carburant. Cela fait partie intégrante de la recherche et du développement.

Toujours avec l’idée en tête de réduire la consommation de carburant, l’aérodynamisme du tracteur est travaillé. « Ce travail sert parfois à aller chercher les derniers km/h, utiles pour battre le record. Dans notre cas, autant dire que le précédent record est pulvérisé ! En clair, notre objectif est de conserver le look des machines de série pour vérifier son efficacité lorsqu’on le pousse à ses limites. Sans oublier de plaire aux agriculteurs ! » Chaque donnée nous renseigne sur la manière dont il vaut mieux refroidir le moteur, la matière a privilégier… Le dispositif réagit différemment selon la température extérieure, le vent, l’hygrométrie… Bref, tout ce qu’y est analysé pour le projet est réutilisé pour faire progresser les tracteurs.

Moteur six cylindres et transmission à variation continue d’origine Agco

En version agricole, les deux modèles de la gamme Fastrac 8000 Stage V, le 8290 et 8339, bénéficient d’un moteur six cylindres AgcoPower de 8,4 l de cylindrée développant respectivement 280 et 335 ch. Pour répondre aux exigences de la norme Stage V, les ingénieurs de la marque utilisent la technologie SCR et l’AdBlue, le filtre à particules (Fap) et le catalyseur d’oxydation diesel (Doc). Les intervalles d’entretien s’espacent à 600 h, de quoi faire baisser le coût d’utilisation. Toujours par soucis d’économies, la marque installe un système d’arrêt automatique du moteur après que l’engin tourne au ralenti un certain temps.

La transmission à variation continue baptisée V-Tronic est également d’origine Agco. Elle propulse le bolide jusqu’à 70 km/h (sur les routes où cette vitesse est autorisée) et peut même adopter le comportement d’une boîte Powershift. Point de vue direction, le double circuit hydraulique garantit la maniabilité en toutes circonstances. « Là aussi, le record nous a poussés à développer une sorte de  » super-booster ». L’idée est d’alimenter le système via les batteries du tracteur et de remplacer le turbo tel qu’on le connait. Le poids du véhicule diminue et parallèlement, ce travail est nécessaire pour élargir l’électrification du matériel du futur », argumente le spécialiste.

Vérin hydraulique double effet pour maintenir la hauteur du châssis

En termes de confort, la suspension des Fastrac a déjà fait ses preuves. Par rapport à l’ancienne gamme, le Fastrac 8000 reprend le système JCB Advanced Suspension de son petit frère, le 4000. En clair, l’installation bénéficie d’un vérin hydraulique double effet qui maintient la hauteur du châssis constante. Le dispositif compense automatiquement le poids d’un outil attelé à l’avant. Le conducteur gère individuellement la hauteur de l’essieu avant et arrière pour équilibrer le tracteur.

La pression des vérins est réglable de manière à adapter la souplesse de la suspension au travail à effectuer. Autre avantage : pour atteler un outil, l’opérateur peut baisser la hauteur du piton pour accrocher plus facilement et rapidement. À souligner aussi l’augmentation du PTAC (poids total autorisé en charge) qui passe à 18 t. La capacité de charge de l’essieu arrière a doublé, passant de 2,5 à 5 t.

Côté guidage enfin, l’agriculteur peut opter pour la console Trimble GFX-750 et son antenne satellite NAV-900 fixée sur le toit de la cabine. L’installation est compatible avec le système Android. Le terminal peut également afficher les images d’une caméra ou d’un outil compatible Isobus.

Jusqu’à 217 ch sur la série 4000

La gamme 4000 propose trois modèles, les Fastrac 4160, 4190 et 4220. Leur puissance est respectivement de 160, 189 et 217 ch ; elle est fournie par le bloc six cylindres de 6,6 l de cylindrée, lui aussi d’origine Agco Power. Il répond aussi à la norme Stage V et alimente la transmission à variation continue du groupe Agco. La taille des essieux augmente et donc la capacité de charge est supérieure de 33 %. La marque installe des disques de frein externes de plus grande taille, pour accroître les performances de freinage.

Dorénavant, la série 4000 reçoit une boule d’attelage K110 sur sa sellette. Celle-ci permet par exemple l’attelage d’une tonne à lisier bénéficiant d’un attelage en col de cygne. Question pneumatiques, l’anglais opte pour des modèles VF à grande vitesse :

  • Mitas HC2000VF en 540/65 R30, 540/65 R34 et 600/70 R30
  • Trelleborg TM1000 High Power VF 600/70 R30
  • Michelin Axiobib 2 VF en 540/65 R30 et 600/70 R30

Pour ceux dont le bolide devrait travailler surtout sur route, leur choix pourrait se porter vers les pneus Nokian TR12 540/65 R28 ou les BKT 540/65 R30 Ridemax IT-697 TL.