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Betteraves

La robotique au service de la détection des maladies


TNC le 13/03/2019 à 18:05
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Systématiser la détection, l'identification et la quantification des maladies des betteraves, telle est la mission de Bettybot, bras articulé équipé de caméras, mis au point par Irstea dans le cadre du projet Phénaufol. À l'avenir, ce dispositif pourrait permettre aux agriculteurs de réaliser des traitements très localisés contre les maladies des betteraves et ainsi diminuer le recours aux intrants.

Les agro-équipements comme alliés pour diminuer le recours aux intrants : tel est l’un des axes majeurs de recherche de l’Institut national de recherche en sciences et technologies (Irstea). Parmi les projets en cours, Irstea travaille notamment sur la surveillance des maladies. L’institut cherche à « automatiser la détection, l’identification et la quantification des maladies foliaires (oïdium, cercosporiose) de la betterave grâce à la réalisation d’un système autonome complet Bettybot » dans le cadre du projet Phenaufol (1).

Une détection de maladies systématisée, feuille par feuille

En clair, Bettybot devrait permettre de « systématiser la détection de maladies des betteraves, pour chaque feuille de chaque plante sur chacune des parcelles », précise Roland Lenain, directeur de recherche Irstea et lauréat du Sédimaster 2018. Le prototype mis au point est composé de différents capteurs, notamment de type caméra, montés sur un bras articulé et intégrés sur une plateforme mobile, développée par Robotnik. « Des algorithmes de vision artificielle et de contrôle/commande des 7 degrés de liberté du système robotisé ont été développés pour réaliser des acquisitions d’images de qualité sur les feuilles des plantes », selon l’Irstea.

Premier objectif recherché : « réaliser le phénotypage de façon autonome dans le cadre des travaux d’expérimentation variétale de l’Institut technique de la betterave (ITB) », selon l’Irstea. Cela permettrait ainsi de « développer d’avantage l’usage des variétés résistantes aux maladies foliaires et d’entrevoir de nouvelles pratiques agricoles plus efficientes et plus respectueuses de l’environnement », explique l’ITB.

Réaliser des « traitements très localisés »

À l’avenir, ce dispositif pourrait aussi permettre aux agriculteurs « d’augmenter les chances de détecter les maladies à un stade précoce » afin de « cartographier leur champ et ainsi pouvoir réaliser un traitement très localisé », poursuit Roland Lenain. Il peut bien sûr être emmené par un tracteur, mais cela représente un « travail rébarbatif pour le conducteur, comme il faut s’arrêter à chaque rang ». L’idée mise en avant par Irstea est donc de « mettre cette plateforme mobile sur des robots, capables de se déplacer seuls et de s’arrêter en fonction des informations indiquées », ajoute le directeur de recherche Irstea. Et le robot capable de transporter Bettybot existe déjà, c’est ADAP2E, mis au point également par Irstea. Autonome, « il est capable de s’adapter à la fois à la diversité des tâches et à la variabilité des parcelles ».

Quand Bettybot sera-t-il disponible pour les agriculteurs ? La réponse n’est pas connue pour le moment. Le projet est encore au stade expérimental, les premiers tests en plein champ devraient d’ailleurs débuter dès cette campagne. Mais cela ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir concernant la gestion des maladies des cultures.

(1) Phenaufol est un projet Casdar 2017-2020, porté par l’ITB (Institut technique de la betterave) en collaboration avec Irtsea (équipe Romea – UR TSCF de Clermont-Ferrand) et l’UMR Agroécologie de Dijon.