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Syndicats et interprofessions

La Coordination rurale force la porte d’Intercéréales


Politique et syndicats le 15/03/2018 à 07:30
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Mercredi 14 mars, une centaine de céréaliers de la Coordination rurale ont manifesté devant le siège d’Intercéréales avant de forcer l’accès au hall du bâtiment. Les producteurs réclament l’entrée de leur syndicat au sein de l’interprofession et dénoncent l’orientation exportatrice du plan de filière céréalière, « vouée à faire disparaître les céréaliers français ». Les représentants d’Intercéréales ont promis de proposer, lors de leur prochaine assemblée générale en juin, l’ouverture de deux sièges au syndicat minoritaire.

E n fin de matinée mercredi 14 mars 2018, une centaine d’agriculteurs de l’OPG, la branche céréalière de la Coordination rurale, a investi le hall du siège parisien d’Intercéréales, l’interprofession céréalière. « C’est la dernière interprofession où on ne siège pas », a expliqué Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, devant le bâtiment.

Selon le syndicaliste, « Bruxelles accepte de maintenir les interprofessions françaises, une exception en Europe, à condition qu’elles respectent 70 % de représentativité syndicale. Ce n’est pas le cas à Intercéréales. » Et le leader syndical de rappeler que la CR « a obtenu environ 24 % des suffrages, toutes filières confondues, lors des dernières élections des chambres d’agriculture ».

Une délégation du syndicat a été reçue pendant plus de deux heures par Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, et Philippe Pinta, président de l’AGPB et vice-président de l’interprofession. La Coordination réclame deux sièges au sein du conseil d’administration. « Cette proposition sera présentée au conseil d’administration de juin prochain », a expliqué Bernard Lannes à l’issue de la réunion.

Dénonçant la « monoculture FNSEA » au sein de la filière céréalière française, la Coordination a aussi fustigé les orientations proposées dans le plan de filière présenté au Gouvernement. « La vocation exportatrice de la filière céréalière va finir de tuer les producteurs. Avec les charges que nous avons, il est impossible de produire pour exporter à 140 €/t. Exporter du blé à 140 €/t aujourd’hui, pour attaquer des marchés sur lesquels on ne sera jamais compétitifs, les agriculteurs n’en peuvent plus, c’est une folie destructrice », a insisté Bernard Lannes. Des déclarations confortées le jour-même par l’organisme public FranceAgriMer, qui a pour la énième fois revu à la baisse les objectifs d’export de la France vers les pays tiers (hors UE), conséquence de la terrible concurrence imposée notamment par les pays de la région de la mer Noire, Russie en tête. »

« Reprenons notre autosuffisance en céréales et en protéines, il manque en Europe 1,5 fois la production française » (toutes céréales confondues), a estimé Bernard Lannes, qui réclame un meilleur prix payé aux céréaliers français, pour « une meilleure prise en compte de la matière première dans le prix de la baguette de pain, par exemple ».