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Organix

La 1ère place de marché qui offre une seconde vie aux déchets organiques


TNC le 12/12/2019 à 06:03
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Suez a lancé sa place de marché pour aider les producteurs à valoriser leurs déchets et les méthaniseurs à trouver les gisements parfois proche de chez eux. Sur le principe, la plateforme s'apparente au site de vente aux enchères eBay mais dans les faits, les enchères sont inversées pour limiter l'envolée des prix. Une solution destinée à aider la filière méthanisation à se structurer et à se consolider.

Louis Baillet, responsable développement d’Organix, explique comment la filière des déchets organiques s’organise pour faciliter la mise en relation des détenteurs de matière et ceux qui en cherchent pour alimenter leur digesteur. En clair, une sorte de place de marché où les déchets sont valorisés.

Selon Louis, « l’objectif est simple : rendre visible les déchets et faciliter leur accès aux  agriculteurs qui ne connaissent pas nécessairement la source ou leur utilisation. L’entreprise cible en premier lieu les producteurs de méthane. En France, 500 installations fonctionnent et l’État espère élargir le nombre à 1 200 d’ici 2024 », argumente t-il.

Mieux valoriser les déchets organiques et aider la filière biogaz

Le projet est né suite à la demande croissante de plan d’approvisionnement en matière organique de la part des porteurs de projet. « Il y a trois ans, nous recevions des demandes chaque semaine ! », explique le représentant de la marque. Et d’ajouter : « L’offre existe et elle évolue peu. À l’inverse, la demande grandit. Celle-ci n’est pas toujours capable de détecter les sources d’approvisionnement. À l’image d’eBay, les producteurs bénéficient désormais d’une solution digitale pour mettre eux-mêmes la marchandise sur le marché », développe Louis. Le site fonctionne depuis deux ans mais manque encore de notoriété. Un élément nécessaire pour équilibrer l’offre et la demande !

Mettre en relation les industriels et les exploitants méthaniseurs

Reste à se connecter sur le site, assisté de spécialistes maîtrisant la réglementation et les matières. Ainsi, Organix s’appuie sur l’expertise de Suez pour accompagner les producteurs et les aider à traduire la matière en besoin, dans des termes audibles par l’exploitant du méthaniseur. Objectif : bien comprendre ce que le déchet en question offre au digesteur.

Pour mettre en vente un lot, il suffit de définir la matière selon les critères demandés. « Le producteur détermine le prix qu’il souhaite le vendre. Le rôle d’Organix est de le conseiller pour éviter un décalage trop important avec le marché. Sans oublier que l’objectif du producteur est d’optimiser son budget « déchets ». Ensuite, les demandeurs reçoivent automatiquement une alerte seulement si l’offre répond au cadre réglementaire. Le respect de la réglementation est fondamentale pour le site. L’idée est de garantir au producteur que sa matière sera utilisée dans une installation conforme et habilitée à le traiter. Et vice versa », insiste l’expert.

Le coût du transport est automatiquement ajouté au tarif demandé par le producteur. Le prix affiché à l’exploitant est donc « rendu ». L’annonce en ligne, deux solutions existent :

  • Acheter au prix demandé et clôturer la transaction,
  • Faire une contre proposition à un prix inférieur. Dans ce cas, le principe de l’enchère inversée s’enclenche. Le vendeur a jusqu’à la fin du temps imparti pour accepter ou non de vendre au prix de la meilleure offre.

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aider la filière à se structurer et à se consolider en offrant des débouchés pérennes

La plateforme se rémunère seulement en cas d’accord. Elle prend 5 €/t. En clair, le service est gratuit tant que le producteur n’accepte pas de vendre le lot.

Le site aux enchères inversées met en relation les producteurs de déchets et les méthaniseurs. (©Suez/Organix)

Toujours d’après Louis Baillet, « le risque de flambée des prix existe mais le principe des enchères inversées est un garde-fou qui devrait le limiter. L’acheteur ne peut pas proposer plus que le prix affiché et donc ne peut pas faire grimper l’enchère. « Il est aussi de la responsabilité des opérateurs de la plateforme de bien conseiller le producteur sur la valeur de sa matière. Par exemple, si un acteur est habitué à vendre le produit 10 €/t et que soudain il augmente le tarif à 50 €, Organix va aussitôt lui conseiller de réduire le prix. L’objectif étant de ne pas de « tuer » les méthaniseurs pour que perdure le marché ! Notre rôle est d’aider la filière à se structurer et à se consolider en offrant des débouchés pérennes aux industriels qui produisent des déchets », conclut-il.