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Paillage

Fini la corvée des ficelles et du filet avec le système V-Cut !


TNC le 02/09/2019 à 06:00
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(©TNC)

À l’essai depuis sept mois au sein de l’EARL Ar Lann, le système V-Cut du constructeur Emily a convaincu les exploitants. Le principe est simple : couper les ficelles ou les filets de la balle de paille par le dessous avant qu'ils ne passent dans la pailleuse à turbine. L'éleveur fait donc moins d'efforts pour les enlever.

Début 2019, alors qu’un nouveau bâtiment sort de terre pour regrouper les génisses de l’EARL Ar Lann, les associés ont choisi d’investir dans une pailleuse. L’exploitation, située à Morlac dans le Morbihan, opte pour le modèle à turbine Sigma de la marque Emily.

« Nous avons préféré un outil qui s’adapte sur le télescopique pour éviter d’immobiliser un tracteur. Dans cette configuration, une minute suffit pour l’atteler ou la dételer sur le télescopique JCB », révèle Sandrine Le Negrate, l’une des trois associés de la ferme.

Le constructeur finistèrien cherche justement des exploitants pour tester son système baptisé V-Cut. Le dispositif n’est pas encore inscrit au catalogue des options de la pailleuse. Cependant, l’innovation a remporté une médaille au concours Innov’Space 2019. Le principe est simple : couper les filets ou les ficelles des balles, rondes ou rectangulaires, par le dessous. Pour cela, les ingénieurs de la marque ont ajouté un rail sur la porte de l’outil, qui sert de guide pour faire glisser les lames. Elles sont contrôlées via le boîtier situé sur le côté gauche de la machine.

Lorsque l’opérateur actionne la commande, deux lames se croisent sur le rail et coupent le filet ou les ficelles qui retiennent la paille. Le boîtier gère aussi l’ouverture et la fermeture de la porte. Côté dimension, pas de changement par rapport au modèle sans V-Cut selon le constructeur. Question sécurité, les deux mains sont nécessaires pour commander le dispositif. Ce qui empêche que l’utilisateur se coince un bras en tenant la porte par exemple !

Moins de pénibilité

Les premiers mois d’utilisation ont convaincu Sandrine Le Negrate. Elle est satisfaite par l’innovation. « Difficile de comparer à l’ancien modèle. Il y avait plusieurs bâtiments et pas de pailleuse. Mais ce dont je suis certaine, c’est qu’il y a un vrai gain d’énergie avec le système V-Cut. Sans compter le gain de temps sur le long terme ! Le paillage représente quand même six bottes par semaine. C’est du filet à manipuler et donc autant de couteau à chercher dans la cabine du chariot et à affûter régulièrement ! »,  témoigne l’éleveuse. La pénibilité en moins est l’argument majeur qui a convaincu Sandrine sur l’équipement.

Au début, la jeune femme a mis un peu de temps à prendre en main les différentes commandes. Après quelques balles, ce n’est plus un problème. Le système est facile à apprivoiser « Principale difficulté : trouver le point d’équilibre de la balle sur la porte avant de pouvoir actionner le V-Cut ! », indique l’exploitante. Le bureau d’études du constructeur réfléchit actuellement à mettre un repère pour l’opérateur. Par exemple, une indication visuelle sur les vérins de la porte pour signaler le positionnement exact.

Une option demandée par les éleveurs

Selon Jérôme Lefebvrier, directeur commercial de la marque, l’innovation est issue de demandes des clients déjà en possession d’une pailleuse à turbine. « La problématique a été de supprimer la contrainte qui maintenait les filets et ficelles entre la balle et la pailleuse. Avec le système V-Cut, le filet peut-être enlevé par le dessus sur les bottes rondes avant de la faire basculer sans effort », décrit-il.

Pour les bottes rectangulaires, le directeur commercial explique que la coupe des liens par le dessous permet à la paille de se décomprimer et d’éjecter les ficelles sur le côté après le passage des lames. « La force de traction nécessaire est beaucoup moins importante pour les ôter ensuite. Plus besoin d’attacher les ficelles au poteau ou à la barrière pour les retirer voire même de les lever avec un pic-botte comme je vois parfois », ajoute-t-il.

Côté prix, il faut débourser 2 000 € pour l’installation et 300 pour le boîtier de commandes. Des améliorations devraient encore être apportées d’ici la commercialisation. Pour plus de praticité, le constructeur a ajouté un compartiment sur la pailleuse pour stocker le filet et les ficelles retirés. « L’emplacement va être chanfreiné pour ne pas être un frein dans les exploitations où les bottes cubiques sont directement dépilées avec la pailleuse. C’est le retour du terrain le plus fréquent ! », conclut Jérôme.