Campagne de commercialisation 2017-2018

Encore du grain à vendre


TNC le 02/07/2018 à 07:01
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La campagne de commercialisation des céréales 2017-2018 prend fin alors que les silos se remplissent déjà de l’orge d’hiver 2018. Une fin de campagne marquée par des stocks alourdis en orge et maïs. Si le stock final de blé tendre se maintient, à la faveur d’une bonne campagne à l’export intra-communautaire, le stock final à la ferme augmente de 75 %.

À l’occasion de son conseil spécialisé céréales de la mi-juin, Franceagrimer a révisé en légère hausse ses prévisions de ventes d’orges vers l’Union européenne (+ 27 000 t par rapport à la prévision de la mi-mai). Mais les prévisions d’exportations vers pays tiers sont révisées en très forte baisse : – 300 000 t par rapport à la prévision du mois précédent. Résultat : la France, selon l’établissement public, devrait exporter hors de l’Union 2,8 Mt au lieu des 3,1 Mt envisagées.

« Le stock de fin de campagne s’alourdit par voie de conséquence à 1,4 Mt », ajoute Franceagrimer, contre 1,07 Mt l’an dernier. C’est, de loin, le plus gros stock de fin de campagne de ces cinq dernières années, devant les 1,3 Mt de juin 2013. Et c’est autant de grains à écouler avec la récolte 2018, qui remplit actuellement les silos avec le démarrage de la moisson.

Même tendance pour le maïs : Franceagrimer a réajusté plusieurs postes de son bilan prévisionnel : les utilisations par l’amidonnerie sont révisées à la baisse de 50 000 t, les prévisions de ventes intra-européennes baissent de 35 000 t, et la France devrait finalement importer, non pas 550 000 t, mais 590 000 t. Le stock de fin de campagne est finalement prévu à 2,84 Mt, alors qu’il était envisagé à 2,7 Mt un mois plus tôt. « Le stock final de maïs s’alourdit également par rapport au mois dernier à plus de 2,8 Mt », en hausse de 45,7 % en un an.

En blé tendre, on pouvait craindre que le stock final ne grossisse au vu de la difficile campagne de commercialisation à l’export vers pays tiers. Mais les bonnes ventes vers nos voisins européens rattrapent une campagne bien atypique. A fin juin, les opérateurs français devraient avoir écoulé un peu plus de 9 Mt vers les pays de l’Union européenne, un volume jamais vu ces cinq dernières années.

A l’inverse, et comme cela a été évoqué à plusieurs reprises, la campagne de commercialisation vers pays tiers n’aura pas été des plus faciles, avec la concurrence croissante de la Russie sur des destinations historiques des blés français. « Au 11 juin 2018, la France avait exporté près de 7,9 Mt de blé, dont 4,1 Mt vers l’Algérie, 1,1 Mt vers le Maroc et plus de 0,6 Mt vers l’Arabie saoudite. »

Franceagrimer prévoit des exportations vers pays tiers de 8,4 Mt. Un chiffre que l’on peut comparer à ceux des campagnes 2012-2013 et 2013-2014, pour lesquels les disponibilités de début de campagne étaient du même ordre que celles enregistrées à l’été 2017, entre 35,5 Mt et 37 Mt. Lors de ces deux campagnes, la France avait exporté vers pays tiers 9,9 Mt et 12,2 Mt.

Avec la bonne campagne intra-européenne, le stock de blé de fin de campagne devrait se situer entre 2,5 et 2,6 Mt, en baisse de 13,2 % par rapport à juin 2017.

Ceci dit, il faut encore rester prudent sur tous ces chiffres prévisionnels, qui sont « sous réserve des retards potentiels d’acheminement de marchandises liés aux grèves SNCF d’ici le 30 juin prochain. »  

« L’origine française est pourtant compétitive sur le marché mondial, avec un taux de parité euro/dollar favorable aux exportations, du fait de la remontée du billet vert face à l’euro », explique Franceagrimer. Mais « en 2017-2018, la Russie a dominé le commerce mondial du blé, avec un volume d’exportations proche de 40 Mt. En dépit de prévisions mondiales en baisse pour 2018/2019, la Russie devrait maintenir sa position de 1er exportateur mondial, compte tenu d’un stock record. »