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Temps de travail

Déléguer les travaux de champs et accéder aux technologies de pointe


TNC le 11/01/2021 à 06:04
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Pour réduire leur temps de travail ou parce qu'ils ne peuvent pas forcément s'équiper à titre individuel, certains agriculteurs choisissent de déléguer les travaux de plaine. Cela leur donne également accès aux progrès techniques avec du matériel de pointe.

Jusqu’à ses dernières années, deux situations motivaient les agriculteurs (et plus particulièrement les éleveurs) à déléguer des travaux de champs à une ETA ou à une Cuma :

– soit le gabarit, et le prix, du matériel ne justifie aucunement un achat individuel (moissonneuse, ensileuse…) ;

– soit l’exploitant est en mesure de faire le chantier lui-même mais il n’a tout simplement pas le temps.

L’arrivée de nouvelles technologies sur le matériel offre une troisième bonne raison d’avoir recours à un prestataire. Le guidage RTK et toutes les applications qui en découlent en sont une bonne illustration. Pour le semis, la fertilisation ou la protection des cultures, de plus en plus d’agriculteurs s’interrogent : est-ce que je continue à faire ces travaux avec mon matériel qui n’est pas des plus performants ? Ou n’est-il pas plus raisonnable de les confier à un prestataire qui fournira un travail plus précis et de meilleure qualité ?

Voici un tour d’horizons des gains potentiels :

3 à 6 % de semences économisées avec la coupure de rang sur le monograine

Sur un semoir monograine, une console avec guidage RTK coupe automatiquement la distribution des éléments semeurs en bout de champs. Si la parcelle est en pointe, les coupures se déclenchent une à une, de l’extérieur vers l’intérieur, si bien qu’à la levée, les rangs ne se croisent pas.

« Cet avantage n’est pas qu’esthétique, souligne un entrepreneur de la Mayenne. Chez nos clients, nous avons constaté des économies de semences comprises entre 3 et 6 %, voire plus dans un champ biscornu. En maïs cela représente 10 €/ha. » Sachant qu’une prestation par ETA coute généralement 40 € à 50 €/ha, l’économie couvre donc 20 à 25 % de la facture. Autre intérêt : sans recroisement, le risque de verse à la récolte diminue également.

Biner au plus près des plantes

Si la technique fonctionne sur le semoir, pourquoi ne pas l’appliquer aussi sur les bineuses ? C’est ce que proposent la plupart des constructeurs avec des éléments relevables individuellement par vérins hydrauliques. Ainsi le chauffeur bine l’intégralité de la parcelle sans abîmer de plantes, y compris dans une parcelle triangulaire. Alors que sans cette technologie, il serait obligé de relever le matériel quelques mètres avant la fin, laissant des zones en pointe non travaillées.

Autre avantage du guidage sur une bineuse : la précision. Avec un positionnement par RTK ou bien grâce à une caméra reconnaissant les plantes, le chauffeur travaille rapidement en passant au plus près du rang sans le toucher. « Grace aux performances des guidages, nous voyons ces dernières années un véritable regain d’intérêt pour le binage, constate un constructeur. Cela concerne toutes les cultures y compris les céréales implantées à 15 cm. Les socs passent à moins de deux centimètres et la bineuse ne dévie jamais. »

Des coupures buses par buses sur le pulvérisateur

Même principe sur les pulvérisateurs avec la coupure automatique par tronçons de trois ou quatre mètres, voire buse par buse. À la clé une économie de produit, mais aussi un gain réel en termes d’image pour l’agriculteur. Plus de risque de doublons ou de manque sur des pans entiers de parcelle.

Les constructeurs d’épandeurs d’engrais proposent aussi cette technologie avec la variation en continu du débit et de la largeur de travail. Des applications très concrètes ont prouvé leur efficacité comme les sondes embarquées de type N-Sensor qui modulent l’apport d’azote selon le potentiel de la culture. À la clé, un gain en rendement et en taux de protéines sur blé.

Inclure le gain de performances dans le comparatif économique

Cette tendance n’en est qu’à ses débuts : les capteurs se multiplient sur les machines, les cartes de modulation d’intrants s’affinent et le matériel est déjà disponible.

L’agriculteur aura sans doute de plus en plus de difficultés à s’équiper individuellement. D’une part l’investissement n’est pas toujours rentable, d’autre part il ne pourra pas se former à tous ces outils plus complexes, mais aussi plus performants.

Déléguer a bien entendu un coût, mais le montant est connu. Ce prix est à confronter avec celui d’un chantier réalisé par l’agriculteur avec son matériel. Un comparatif économique efficace nécessite d’inclure le temps passé, le carburant et le cout du tracteur utilisé, sans oublier le bénéfice lié au gain de performances permis par la technologie du prestataire. Ce dernier point fait parfois la différence.