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Série diversification/accueil à la ferme

Avec Airbnb, « nous n’avons plus qu’à accueillir les hôtes »


TNC le 23/08/2019 à 06:28
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Gîtes à la ferme et autres chambres d’hôtes sont à l’heure 2.0 ! Pour faire découvrir leurs hébergements à des publics plus citadins, les agriculteurs misent sur les plateformes de réservation en ligne, comme Airbnb.

Quand on pense aux locations sur Airbnb, on imagine un loft new-yorkais, tout du moins un appartement dans une grande ville. Mais il y a bien d’autres types d’hébergement, dont beaucoup à la campagne et même sur une exploitation agricole ! Les fermes de Saint-Gilles, en Alsace, et de Chantecaille, dans le Limousin, ont misé sur la plateforme Airbnb pour la réservation de leurs chambres d’hôtes et gîtes, avant tout pour son côté pratique − les vacanciers voient les disponibilités, le paiement est sécurisé et se fait avant le séjour − mais aussi pour s’ouvrir à d’autres catégories de population par rapport aux sites spécialisés dans les hébergements à la ferme.

Pour ceux qui ont envie de randonner dans la vallée de Munster ou d’explorer la route des vins d’Alsace, les hébergements de Camille Grosse à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, peuvent se réserver sur le site internet. Avec ses associés, Camille Grosse fait revivre depuis trois ans, la ferme de Saint-Gilles, qui existe depuis qu’un prieuré a été fondé au XIIe siècle. En plus d’un projet de plantes médicinales, d’apiculture et de maraîchage, les quatre jeunes exploitants se sont lancés dans l’accueil à la ferme, avec des chambres d’hôtes et plus récemment un bus aménagé et un gîte. « La situation géographique de la ferme, dans une zone très touristique, se prêtait bien à cette activité », fait remarquer Camille Grosse.

Miser sur la complémentarité Airbnb/Bienvenue à la ferme

D’abord, les jeunes agriculteurs aménagent des chambres d’hôtes, déjà louées via Airbnb. « Avec mon mari, nous utilisons cette plateforme pour nos vacances. C’est facile de trouver un hébergement partout en France. » Camille Grosse a apprécié la simplicité du système pour créer l’annonce et pour gérer les réservations. « Les gens voient les disponibilités et les tarifs, le paiement se fait à la réservation. Quand ils arrivent, nous n’avons pas de question monétaire à régler, juste à les accueillir et leur proposer une visite de la ferme », souligne la jeune femme, qui apprécie de rencontrer des personnes d’âge et d’horizon variés.

« Nous travaillons aussi avec le réseau « Bienvenue à la ferme » pour faire connaître nos produits en vente directe et notre activité de découverte mais il n’y avait pas de plateforme de réservation », précise également Camille, qui mise sur la complémentarité avec Airbnb. « Mais on ne peut pas multiplier les réseaux car d’une part, à chaque fois, il y a des cotisations, et de l’autre, ça complique la gestion des plannings de réservation. » La demande étant forte, Camille Grosse a étoffé son offre avec un sympathique bus aménagé et un gîte. Pour réaliser les travaux de gros œuvre dans un bâtiment ancien de la ferme, elle a fait appel au financement participatif, via Miimosa. L’initiative a été récompensée lors de l’appel à projets commun à Miimosa, Airbnb et Bienvenue à la ferme.

Accueillir d’autres publics

Une autre ferme a été distinguée : celle de Chantecaille en Haute-Vienne. Sandrine Jeauffroy et son mari Julien ont repris une exploitation de 12 ha aux portes de Limoges, où ils produisent légumes, œufs et volailles, qu’ils vendent en direct. Le couple veut en faire un lieu convivial de partage. Accueillir des touristes s’inscrit bien dans cette philosophie. D’autant plus qu’une deuxième maison sur le site pouvait être transformée en un gîte de huit places. Pour finir les travaux et acheter le mobilier nécessaire, Sandrine et Julien ont, eux aussi, fait appel au financement participatif.

« L’une de nos premières envies était de favoriser les liens entre la ville et la campagne. Nous faisons donc découvrir nos productions à nos hôtes au cours de divers ateliers », explique Sandrine Jeauffroy. Pour promouvoir cette diversification, elle décide de travailler avec Airbnb, qui assure « une bonne visibilité de l’offre vers tous types de vacanciers ». C’est via cette plateforme qu’elle met en location le gîte, qui vient d’être fini. « Nous travaillons également avec Gîtes de France, complète Sandrine Jeauffroy. Comme les réservations effectuées par ce réseau sont en lien direct avec les disponibilités sur Airbnb, c’est un réel gain de temps ».

Depuis le début de cette nouvelle activité, la jeune femme a été agréablement surprise par la diversité des profils de ses hôtes. « Avant les vacances scolaires, nous avons eu beaucoup de demandes pour des salariés, envoyés sur des chantiers ou des missions par leur entreprise. Louer le gîte leur revient moins cher que l’hôtel et tous ont apprécié le calme de la campagne. »