Accéder au contenu principal
[Concours] En 2020

3 nouvelles Graines d’agriculteurs pour faire pousser l’agriculture


TNC le 14/10/2020 à 08:57
fiches_resultats-concours-graines-d-agriculteurs-2020

Pour ce 9e concours Graines d'agriculteurs axé sur la communication, Tiphaine Chatal, éleveuse laitière dans le Morbihan, a été récompensée pour sa ferme pédagogique, où elle reçoit des personnes âgées et handicapées, Muriel Landat-Pradeaux pour son projet d'accueil du public dans son domaine viticole en Dordogne, avec activités ludiques et randonnées, et Adrien Gannac pour sa promotion du citron de Menton sur les réseaux sociaux notamment.

Quatre jeunes productrices parmi les 10 finalistes, dont deux remportent le titre de « Graines d’agriculteurs 2020 » − et d’agricultrices faudrait-il donc ajouter −, d’autant que le coup de cœur du jury, nouveauté de cette année, est une avicultrice : la 9e édition de ce concours organisé par Terres Innovantes, le fonds de dotation de Jeunes Agriculteurs, met en avant les femmes en agriculture ! Et avec comme thème la communication, ça tombe plutôt bien ! L’opération offre ainsi l’opportunité de montrer que le secteur se féminise de plus en plus.

(©Page Facebook Graines d’agriculteurs)

Une édition très féminine

Les trois lauréats ont gagné un chèque de 3 000 €, une aide appréciable pour financer et/ou conforter leur projet. Les autres jeunes arrivés en finale reçoivent également des cadeaux de la part des partenaires. « La nouvelle génération d’agriculteurs est au cœur de tous les défis que le monde agricole affronte. Je suis vraiment optimiste quand je vois les initiatives qu’elle met en place, avec cette passion qui nous unit », s’est réjouit le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, lors de la cérémonie de remise des prix, le 9 octobre.

(©Page Facebook Graines d’agriculteurs)

Cette année, face à la crise sanitaire du Covid-19, les candidats ont eu un délai supplémentaire de 12 jours pour déposer leur dossier : Dépôt des candidatures au concours Graines d’agriculteurs prolongé jusqu’au 28 avril

« Une énorme reconnaissance du métier »

Tiphaine Chatal, 28 ans, élève 80 vaches laitières dans le Morbihan sur une ferme de 165 ha (105 ha de prairies dont 80 ha de temporaires, 35 ha de maïs et de betteraves fourragères et 25 ha de céréales à paille), avec deux associés et un salarié. Dès son installation en 2014, elle souhaitait créer une ferme pédagogique pour « retisser les liens entre les agriculteurs et les consommateurs », en leur faisant découvrir le métier « de l’intérieur » pour qu’ils « se fassent leur propre opinion » et arrêtent de croire ceux qui « méconnaissent et dénigrent l’agriculture » et qui pourtant en parlent beaucoup, insiste celle qui « raconte son quotidien en toute transparence ». Aujourd’hui, elle reçoit dans sa « petite arche de la vallée » des familles, des écoles, des centres de loisirs, des Ephad et des gens en situation de handicap.

Un moyen pour la jeune femme « d’allier ses deux passions » : l’élevage laitier et les « sourires d’enfants ». Il faut dire qu’elle a été « à bonne école » puisqu’en plus de son BPREA en production laitière, la jeune femme est titulaire d’un Bapaat « animation » qu’elle a mis en pratique dans le milieu équestre. Elle anime également la page Facebook La petite arche de la vallée, partageant  «  les plaisirs de la vie à la ferme et tracas du travail avec le vivant » Selon elle, « accueillir du monde sur l’exploitation apporte une énorme reconnaissance du métier d’agriculteur. Lorsqu’on explique pourquoi on fait les choses et comment on les fait, ce n’est pas du tout mal interprété car les gens comprennent ». Son objectif pour la suite : proposer aux enfants les mercredis et les samedis des activités à la ferme comme pour le sport ou la musique.

(©Page Facebook La petite arche de la vallée)

« Le nombre de visiteurs a augmenté de 30 % »

Muriel Landat-Pradeaux, elle, fait visiter son domaine viticole en Dordogne, de façon ludique avec des résolutions d’énigmes et des chasses au trésor, sportive grâce à des randonnées pédestres ou en trottinettes électriques, et connectée via un smartphone et l’application Terra Aventura. Ainsi, l’été dernier, le nombre de visiteurs a augmenté de 30 %. « Nous vendons aussi mieux nos produits et ciblons un public plus jeune », se félicite la viticultrice de 44 ans.

(©Page Facebook du Domaine de Siorac)

« Sensibiliser à une réalité insaisissable autrement »

Adrien Gannac enfin a mis à profit ses études de commerce pour développer la partie « vente » du verger d’agrumes de son père et pouvoir vivre de cette production. Les fruits sont désormais commercialisés dans des épiceries fines et au détail auprès de particuliers. Le jeune homme de 29 ans, qui a repris l’exploitation familiale en 2017, a même sa propre boutique à Nice et un site de vente en ligne. Il s’attache à promouvoir « le citron de Menton, son histoire et ses particularités » lors de portes ouvertes et visites guidées mais également sur Facebook (Page La maison du citron), Instagram et Youtube à travers des tutos pour apprendre à cultiver des citronniers dans son jardin ou sur son balcon. « Ce versant pédagogique permet de sensibiliser à une réalité agricole qui n’est pas saisissable autrement qu’en venant « se coltiner au terrain » », très accidenté dans les Alpes-Maritimes et aménagé en « restanques ». 

(©Page Facebook La maison du citron)

Quant au coup de cœur du jury, Lucie Gantier, ex-formatrice en maison familiale rurale et éleveuse de volailles depuis tout juste un an, elle a été choisie pour sa communication particulièrement active sur Youtube, Twitter, Instagram et son blog « lesjoliesrousses », où elle poste de nombreuses vidéos. Elle devrait donc très rapidement se servir de la caméra GoPro qu’elle vient de gagner.

(©Page Facebook Graines d’agriculteurs)

Parmi les autres finalistes :

  • Denis Corriau : ancien professeur des écoles de 33 ans, installé dans les Pyrénées-Orientales en production laitière avec transformation, vente directe et ferme pédagogique (dont centres aérés et classes vertes), qui a à coeur de transmettre son savoir. 
  • Gérald Grégoire : apiculteur de 40 ans dans les Deux-Sèvres, qui a concrétisé son projet de communication vers le grand public à l’aide de la plateforme de financement participatif de Nouvelle-Aquitaine J’adopte un projet. L’un de ses objectifs : « faire tester aux consommateurs ses produits ». Il se sert en particulier des réseaux sociaux pour « mettre une histoire et un visage derrière ».

« Mettre une histoire et un visage sur nos produits »

  • Anaïs Destombes : âgée de 31 ans et polycultrice-éleveuse dans le Nord depuis 2013 (120 vaches laitières et 70 ha d’herbe, maïs, blé et pommes de terre), qui ouvre son exploitation à 3 000 élèves par an, de la maternelle au lycée, pour un programme couvrant les quatre saisons et y organise des anniversaires. Elle fait partie du groupe communication de son magasin de producteurs, qui propose de nombreuses animations, et envisage de créer un gîte pour des « classes fermes » d’une semaine.
  • Jérémy Diais : éleveur porcin bio de 29 ans en Loire-Atlantique (installation en 2018) qui aimerait aménager un circuit de visite pour les scolaires comme dans grandes entreprises, dispensant de la combinaison et des sur-bottes. Quand il montre son métier aux lycéens, ces derniers sont étonnés qu’il soit si technique et utilise autant les nouvelles technologies.
  • Adrien Simon : producteur de porc également, de 27 ans, en conventionnel et dans le département de l’Ille-et-Vilaine, très actif sur le compte Twitter de la porcherie sous le pseudo @LaTriquet. Il est d’ailleurs très fier d’avoir incité certains de ces « followers » à se lancer dans cette production. Il participe aussi aux « Happig hours » de la filière qui fait « ses débuts en matière de communication ».
  • Gabriel Simon : tout jeune aviculteur de 25 ans, déjà installé depuis trois années en Indre-et-Loire, et qui a mis en place des cours de cuisine et des pique-niques agrémentés de conserves de l’élevage. Il est par ailleurs très présents sur les réseaux sociaux (deux pages Facebook, un compte Twitter et Instagram), son blog et son site web de vente en ligne, qui complètent la boutique et le restaurant de la ferme.
  • Céline Graby : 32 ans, qui élève 50 vaches laitières sur 100 ha dans le Doubs pour produire du comté AOP et aime partager sa passion avec le plus de monde possible : familles, écoles, enfants en instituts médicaux-éducatifs, personnes âgées en maison de retraite, patients en hôpital psychiatrique… Ancienne éducatrice à l’environnement, elle a l’habitude d’expliquer et de communiquer, et pratique la pédagogie active.