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Semis de printemps

Comment limiter les aléas en pois de printemps ?


TNC le 19/02/2021 à 07:45
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On n'a plus besoin aujourd'hui de présenter les atouts du pois de printemps et pourtant, les contreperformances de cette culture découragent les agriculteurs à en produire. Quelles en sont les causes ? Comment limiter les risques ?

Présenté le 1er décembre dernier par Julien Denormandie, le plan protéines de 100 millions d’euros vise le doublement des surfaces dédiées à la production de protéines végétales en France d’ici 10 ans. Parmi les cultures qui devraient en profiter, on pense notamment au pois protéagineux de printemps, pour qui les semis approchent dans plusieurs régions.

Une culture pleine d’atouts, mais qui ne fait pas l’unanimité…

Cette culture est souvent mise en avant pour ses nombreux intérêts agronomiques. C’est un précédent très apprécié du blé et du colza, qui permet de diversifier les assolements et d’aider à la gestion des adventices. Comme les autres légumineuses, il est aussi capable de capter l’azote de l’air et permet ainsi de limiter le recours aux engrais azotés. Malgré tous ces atouts, « les contreperformances de la culture découragent certains producteurs », constatent les experts Terres Inovia. « Le rendement du pois protéagineux affiche, en effet, une tendance à la baisse depuis les années 2000 ». La campagne passée, la moyenne était, par exemple, de 27,4 q/ha, soit – 13 % par rapport à 2019 et – 7,2 % par rapport à la moyenne 2015-2019 d’après les données Agreste.

En cause notamment : les différents aléas liés aux maladies et ravageurs. La pression pucerons, par exemple, a été particulièrement forte et difficile pour les pois en 2020, entraînant beaucoup de problèmes de viroses. L’institut technique rappelle donc l’importance de réaliser une analyse de vos graines « si vous prévoyez de semer votre récolte 2020, car certains peuvent se transmettre par la semence ».

Côté maladies, bien choisir une parcelle exempte d’aphanomyces. « Ce pathogène persistant du sol peut entraîner de lourds dégâts en cas de printemps doux et humides. » Autre raison qui peut expliquer la tendance à la baisse des rendements : les phénomènes de stress hydrique récurrents, notamment dans les zones intermédiaires, qui « pénalisent la croissance de la plante et limitent l’installation des nodosités pendant la phase végétative » certaines années, explique Terres Inovia. 

Comment réduire le risque de stress hydrique ? 

Or « c’est justement le nombre de nodosités mises en place avant le début de la floraison qui va conditionner la nutrition azotée et donc pour partie le rendement. Un stress hydrique au cours de la floraison et de la phase de remplissage aura, lui, une incidence sur le nombre de grains par plante et le poids de mille grains. » Pour contrer ce risque, les experts recommandent alors, dans la mesure du possible, de « choisir une parcelle avec une réserve hydrique suffisante et éviter les sols argileux lourds ».

Ensuite, mieux vaut « être prêt à semer tôt. Attention toutefois à ne pas négliger l’implantation, il est important d’avoir un sol suffisamment ressuyé ». Il faut s’assurer que les prévisions météo n’annoncent pas de températures proches de 0°C dans les jours qui suivent le semis, parce que « le pois de printemps est particulièrement sensible au gel pendant la phase de germination ».  

Attention aussi à éviter un semis trop dense. Outre que le fait que cela soit favorable au développement des maladies, la forte densité peut également favoriser une compétition entre les plantes pour la ressource en éléments du sol et en eau, ce qui augmente alors la sensibilité de la culture aux carences et au stress hydrique.