Accéder au contenu principal
Équipement d'élevage

Tour d’horizon des systèmes de paillage automatisés


TNC le 15/10/2020 à 11:15
fiches_pailleuses-automatiques

Le matériel de paillage automatisé se diversifie pour répondre à une demande croissante des éleveurs visant à réduire le travail d'astreinte. Voici une présentation de sept systèmes disponibles sur le marché.

Astreinte journalière souvent pénible, le paillage des bâtiments a tendance à s’automatiser avec des solutions où l’éleveur n’a plus qu’à positionner les bottes dans une station de travail qui épand la quantité voulue à l’heure prévue. La plupart des modèles peuvent distribuer des quantités de paille différentes par zones (logettes, aire paillée, box de vélage…).

Mais l’investissement n’est pas anodin puisque les matériels coûtent entre 40 000 et parfois 120 000 €. Dans une étude récente, les chambres d’agriculture de Centre-Val de Loire et de l’ex-Région Limousin recensent deux catégories de matériel :

– D’un côté, ceux constitués d’un wagonnet sur rail qui charge une botte entière et se déplace dans tout le bâtiment.

– De l’autre, un système où la paille est travaillée à poste fixe et envoyée dans un réseau de distribution souvent divisé en plusieurs circuits.

Découvrez un précédent reportage au Gaec du Tertre Goutte (22) qui a opté pour la pailleuse automatique à poste fixe de la marque Schauer

Les avantages et les limites sont résumés dans le tableau ci-dessous :

Principe

Wagonnet transportant la botte entière

Caisson fixe avec réseau de transfert

Avantages

– Accepte différentes qualités de paille.

– La paille tombe par gravité sous le circuit ou peut être projetée sur quelques mètres de largeur grâce à des disques.

– Les bottes sont posées au sol, il est plus facile de retirer les ficelles.

– Gaines de transfert légères adaptées à tous les types de charpente, sans renfort, même si la hauteur est réduite.

– Récupérateur de poussière.

– Évolution facile dans le temps vers de nouveaux bâtiments.

– Adapté pour des quantités de pailles/m² assez faible.

Inconvénients

– Le chariot est souvent en hauteur et un aménagement est nécessaire pour enlever les ficelles.

– Renforcement de la charpente parfois indispensable.

– Nécessite une hauteur sous toiture souvent supérieure à 4,50 m.

– Modification du parcours compliqué si agrandissement du bâtiment.

– Risque de bouchage du circuit ou de mauvaise répartition si la paille est de mauvaise qualité.

– Investissement généralement un peu plus élevé.

L’enquête a alors fait ressortir sept constructeurs :

Les pailleuses à wagonnet mobile

(N.B. : Pour les modèles cités ci-dessous, le tarif n’inclut ni le rail, ni le coût éventuel du renforcement de charpente)

Pailleuse sur rail (Altec x Bories) :

Actuellement télécommandée, la pailleuse sur rail d’Altec et Bories pourrait bientôt devenir autonome. (©Altec)

L’entreprise Altec (filiale du constructeur LucasG) et la société Bories ont développé en commun une pailleuse sur rail. Actuellement, le modèle disponible est télécommandé depuis le sol, mais une version autonome est annoncée pour le printemps 2021. Cette machine s’abaisse au sol pour faciliter le chargement. Couplée au robot d’alimentation de LucasG, elle pourra aussi assurer la distribution de fourrages. Le tarif de la version radiocommandée est de 35 000 à 40 000 € selon les options retenues.

Pailleuse suspendue sur rail (EHB) :

Après la paille, la pailleuse sur rail EHB peut aussi distribuer le foin. (©EHB)

Le constructeur EHB développe un modèle qui se déplace suspendu à un rail, ou sur un portique posé au-dessus des logettes. Il existe plusieurs dimensions pour des bottes rectangulaires de 80 ou 90 cm. Le démêleur à l’extrémité fait tomber la paille vers des disques répartiteurs. Avec des options complémentaires, l’appareil distribue aussi du foin, de l’aliment ou épand de l’asséchant. Une version avec commande par smartphone sera bientôt proposée, ainsi qu’une plateforme réserve de 5 à 6 bottes. Selon la taille des balles, le tarif varie de 40 000 à 47 000 € hors option et sans réserve.

Robot pailleur (GEA) :

Le robot pailleur de GEA permet de passer jusqu’à 4 bottes carrées par jour. (©GEA)

GEA propose un robot pailleur pour bottes carrées. Un tapis au fond du wagonnet fait avancer la balle vers un démêleur et la paille tombe par gravité sur les logettes. Sur aire paillée, le constructeur ajoute deux disques travaillant jusqu’à six mètres de part et d’autre. Le robot est alimenté par des batteries qui se rechargent au point de stationnement. Il peut épandre jusqu’à quatre bottes carrées par jour. L’éleveur définit des zones de travail et règle comme il le souhaite la quantité de paille déposée sur chaque zone. Ce robot est vendu à partir de 45 000 €.

– TKS paillage easybedding (Kuhn) :

Le système proposé par Kuhn permet de charger plusieurs bottes à la fois. (©CA Centre-Val de Loire)

Le dispositif Kuhn System TKS Paillage Easybedding combine un robot de 3,6 m3 alimenté électriquement par un câble « ligne de vie » et un magasin de stockage composé de modules de 3 m cumulables. Le chargement des bottes du magasin vers le robot est automatique. Ce dernier comprend un démêleur qui alimente en continu la table d’épandage. La quantité épandue par zone est programmable sur une largeur maximale de 12 m. Le matériel (wagon et réserve de 6 m) vaut environ 60 000 €, mise en service comprise.

Les pailleuses fixes avec réseau de distribution

Paillotop (ALB Innovation) :

Système de distribution de la paille par gravité Paillotop d’ALB Innovation. (©ALB Innovation)

Le Paillotop d’ALB Innovation est composé d’un ou plusieurs modules de chargement de 2,50 m pouvant constituer une réserve. La botte est poussée vers un démêleur-dépoussiéreur, puis la paille est entraînée par un câble à pastille jusqu’aux animaux. Le constructeur propose un système économique de distribution par gravité au travers d’ouverture dans le circuit. Sinon, le réseau peut alimenter des doseurs placés tout au long du circuit qui vont s’ouvrir à des horaires programmés.

Robot Sentinel (Dussau) :

La nouvelle version du robot pailleur Sentinel de Dussau a été récompensée aux Innov’Space 2019. (©Dussau distribution)

L’entreprise Dussau, spécialiste du paillage hors sol a conçu un robot nommé Sentinel utilisable en bovins. La litière (paille broyée, copeaux, miscanthus, …) est dépoussiérée et propulsée depuis une pailleuse à poste fixe, dans un circuit pneumatique jusqu’à un canon oscillant qui se déplace sur un rail. Une caméra reconnaissant les zones humides peut ajuster la distribution selon les besoins. Ce matériel est commercialisé à partir de 60 000 € (modèle de base).

Strohmatic (Schauer) :

Dans le système Strohmatic, la paille est hachée pour ensuite être envoyée par la soufflerie et tombe par gravité. (©Schauer)

Schauer Strohmatic est le système le plus répandu en élevage bovin en France. Il existe une version avec une réserve pour plusieurs bottes. Le caisson comprend un démêleur et un broyeur pour hacher finement la matière et envoyer la paille vers un à huit circuits indépendants. Le transfert se fait par soufflerie ou chaîne à pastille et la litière tombe par gravité. Le matériel peut aussi alimenter la cuisine d’un robot d’alimentation. Une installation revient entre 80 000 et 120 000 €, mais l’exploitant peut abaisser la facture de 30 à 50 % en posant lui-même le circuit de répartition.