McCain, déjà leader de la frite en France, vise la conquête de nouveaux estomacs

Près de 50 kg de pommes de terre sont consommées par an et par habitant, dont uniquement 16 kg de pommes de terre transformées. L’objectif est clair pour McCain : convertir les utilisateurs de pommes de terre à une offre de qualité tout en développant les usages au quotidien.

McCain, entreprise d’origine canadienne, fondée en 1957 par deux frères traders en pommes de terre, s’implante en France il y a 30 ans, avec le double objectif d’optimiser les systèmes de cultures et d’améliorer la qualité grâce à la sélection variétale. Seul industriel expert de la pomme de terre surgelée en France, l’entreprise travaille aujourd’hui avec 1.700 agriculteurs au niveau européen dont 900 en France. Un million de tonnes de pommes de terre sont transformées chaque année dans ses trois usines, situées à Harnes et Béthune dans le Pas-de-Calais et Matougues dans la Marne. « Nous accompagnons les producteurs, précise Anne-Sophie Fontaine, directeur général de McCain France et Benelux. Un réseau de onze agents de plaine et ingénieurs techniciens agronomes entretient un contact régulier et direct avec les agriculteurs pour leur apporter un soutien technique. »

La consommation de pommes de terre en France, tous circuits confondus, atteint 50 kg/hbt/an. « Les deux tiers sont encore issus de sacs de produits bruts… Il existe encore un fort potentiel de développement pour nos produits manufacturés. » Pour relever ce défi, il s’agit d’abord de pérenniser l’attractivité de la culture, concurrencée par les céréales dans l’assolement. « Nous poursuivons notre politique de contractualisation et développons les contrats à long terme, à trois ans plutôt qu’un. »

Les sites français de production de McCain sortent 450.000 t de produits par an. L’entreprise dispose d’une gamme très large de frites et de spécialités « capable de couvrir tous les usages, au restaurant comme à la maison ». Pour maintenir la croissance, la stratégie consiste à convertir les utilisateurs de pommes de terre fraîches aux produits manufacturés. Anne-Sophie Fontaine répète à l’envi qu’à l’origine McCain fabrique des frites et que l’entreprise a la chance de pouvoir compter sur le capital sympathie de la frite en France et en Belgique. « Pour les consommateurs, les frites sont synonymes de convivialité et de plaisir. » C’est ainsi qu’elle pousse l’ambition de ses équipes.

Le développement de la gamme signifie celui des produits de type frites mais concerne aussi les usages. « Nous réalisons deux tiers de notre activité en restauration, et le reste en Gms. Une répartition plutôt atypique pour une industrie agro-alimentaire. D’où le travail sur les usages. « Simply potato est une frite non-préfrite, juste blanchie en usine, qui répond aux attentes des restaurateurs soucieux de proposer du fait maison. » Déjà plus de vingt types de frites existent au catalogue McCain. « 2013 a vu l’arrivée de la frite Express. Elle cuit plus vite que les autres frites du marché pour accélérer la préparation des plats et réduire l’attente client. La frite easy permet, quant à elle, aux professionnels non équipés de friteuses de proposer des frites à leur carte. Nous développons également des solutions non préfrites, des pommes de terre blanchies et cuites à l’eau au gratin dauphinois. »

Les pommes de terre représentent 23 % du volume des ventes du rayon surgelés en France. McCain avec 27 % de parts de marché se place en tête des marques nationales sur le secteur. L’entreprise annonce pour cette année fiscale 2013 un chiffre d’affaires s’élevant à 375 millions d’euros et une croissance en volume de 6 %.