Filière ovine

La reconquête cale pour la seconde année


Communication agricole le 14/05/2013 à 00:00
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Retour à la case départ ! Les effectifs d’ovins reculent de nouveau en France après deux années de hausse. Les prix des aliments et le recul des prix démotivent les éleveurs à produire plus alors que la France est fortement déficitaire en viande ovine.

L’assemblée générale de la Fédération nationale ovine qui s’est tenue à Biarritz a été l’occasion, comme chaque année à pareille époque, de faire le point sur la situation de la filière ovine.

En France, la hausse des effectifs d’ovins n’aura marqué que les années immédiates de l’après mise en place du bilan de santé de la Pac. En 2012, le cheptel de brebis et d’agnelles saillies allaitantes a retrouvé son niveau de 2009 en reculant de 2,6 % par rapport à 2011. Résultat, le déficit de production en France est le plus élevé des pays européens : la consommation intérieure de viande ovine (185.000 tonnes équivalent carcasse) (tec) y est plus de deux fois supérieure à la production (83.000 tec).

Les prévisions pour 2013 portent sur une hausse de la consommation de 2 % qui ne profitera pas aux producteurs d’ovins puisque l’abattage d’animaux est attendu au même niveau que l’an passé, selon le dossier « Economie de l’élevage » de l’Institut de l’élevage consacré à la filière ovine.

En fait, le poids des carcasses plus lourdes et une meilleure prolificité compenseraient une nouvelle baisse des effectifs des animaux l’an prochain. Celle-ci aurait de nouveau pour explication les coûts de production élevés et la dégradation des conditions de marché qui se traduiraient par une hausse du taux de réforme et par un recul des rétentions des agnelles. Tandis que le prix en baisse de l’agneau britannique, irlandais et néozélandais stimulera les importations françaises de viande ovine. L’ldele les prévoit en progression de 3,5 % cette année par rapport à 2012, à 113.500 tec.

Au niveau européen, le recul du cheptel ovin affectera aussi l’Italie, la Grèce et l’Espagne.

En revanche, le Royaume Uni et l’Irlande verront leurs positions renforcées : les bons prix des années antérieures ont incité les éleveurs à recapitaliser leurs troupeaux et le régime alimentaire à base d’herbe rendent les animaux très compétitifs. Les exportations britanniques sont attendues en hausse de 9 % et la consommation progressera de 10 %.

Dans l’hémisphère sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande regagneront le terrain perdu à l’export ces dernières années. Les ventes de viande néo-zélandaise et australienne en fortes hausses vont en partie être destinées au marché européen (respectivement + 5 % et + 2 %). En France, la baisse du prix de l’agneau stimulera les achats d’animaux importés.

En Australie, la production d’ovins avait augmenté l’an passé de 15 % par rapport à 2011. Après deux années de forte recapitalisation, « le retour à des conditions sèches à partir de l’automne 2012 combiné à la chute des cours de l’agneau ont freiné de nouveau la hausse des effectifs et ont accéléré les sorties d’ovins ».

En Nouvelle-Zélande, la hausse du dollar n’a pas empêché les éleveurs de rester compétitifs. Après une période de stockage au cours du premier semestre 2012, les expéditions ont été supérieures de 32 % à celles de la fin de 2011, essentiellement avec les pays asiatiques.

N.B : D’après l’Institut de l’élevage.