À 27 ans, Maxime Roussel, éleveur (76), fait perdurer l’élevage familial
TNC le 26/07/2019 à 05:57
Maxime Roussel élève un troupeau de Salers en Seine-Maritime (76). Fils et petit-fils d'éleveur, sa passion pour la génétique est une évidence. Féru de concours, on le retrouvera au Space 2019 à l'occasion du concours national de la race.
C’est en Seine Maritime (76), au nord d’Yvetot, qu’est installé l’élevage Roussel. Du haut de ses 27 ans, Maxime gère les 300 animaux Salers que compte l’exploitation. L’élevage est une affaire de famille : son grand-père élevait des bœufs en engraissement, puis c’est son père qui a démarré la Salers en 92. « Il a d’abord repris un élevage qui arrêtait dans le Calvados. Il était double actif et la Salers était la race idéale étant donné sa facilité d’élevage. »
Une passion transmise de père en fils
Les animaux repris étaient inscrits. « Cela lui a permis de se lancer sur de bonnes bases. Il a alors poursuivi ce travail génétique et agrandi le troupeau pour monter à 120 vêlages et ça devrait encore grimper d’ici l’année prochaine. » La passion du jeune agriculteur se ressent et n’a pas faibli quand malheureusement son père s’est éteint en 2013. « Aussitôt mon BTS en poche, j’ai rejoint ma mère sur l’exploitation. Elle est double active et moi je suis salarié. Je devrais m’installer prochainement et mon frère devrait lui aussi revenir sur la ferme par la suite. »
Des vêlages faciles et de bonnes qualités maternelles
Les animaux sont conduits à l’enrubannage et au foin de prairie avec des granulés en plus pour les vaches. Environ 120 vêlages sont réalisés tous les ans. Ils sont groupés sur la période septembre-octobre-novembre.
Sur les 50 mâles, 40 partent en taurillons (ils sont vendus à 15 mois en décembre pour laisser la place aux vaches), 1 ou 2 partent en station et le restant est vendu pour la reproduction chez des voisins ou à l’étranger. Concernant les femelles, les éleveurs en gardent entre 25 et 30 et le surplus est vendu à d’autres éleveurs.
Maxime explique : « On pratique la monte naturelle mais aussi l’insémination artificielle sur les meilleurs animaux pour aller plus vite. Les taureaux sont achetés en station ou dans d’autres élevages. En revanche, on prend toujours des taureaux inscrits. On sélectionne surtout sur les bassins et donc la facilité de vêlage, la solidité des pattes pour permettre aux taureaux de bien saillir, et sur les qualités maternelles, notamment la productivité laitière. » Comme il aime le rappeler : « Le lait produit par les mères représente des kilos pas chers pour les veaux ». Pour ce qui est des performances à 210 jours, l’élevage parvient à atteindre 300 kg pour les mâles et 277 kg pour les femelles.
Les concours : comme une suite logique
Les animaux de l’élevage Roussel ont foulé leur premier ring en 2002 : « C’était à un national. À l’époque on écornait, c’était donc une vache qui y avait échappé. On a alors arrêté l’écornage ensuite. Depuis, on se présente au concours national tous les ans et on participe au Salon de l’agriculture tous les 2 à 3 ans. L’an dernier, on a fait 2 e et 3 e place au Sommet de l’élevage », se remémore Maxime.
« Les concours permettent de faire connaître notre élevage. Les prix sont gratifiants et facilitent les ventes. » Et si certains pouvaient en douter au décès de son père, Maxime ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « On poursuit le travail génétique et la présence en concours. Il ne faut pas s’arrêter, on continue pour que le nom reste connu ! »
Le jeune éleveur participera en septembre à son 2e Space. Il compte emmener 7 animaux pour concourir au niveau national. Il s’agira d’Histoire et son veau, Déesse, Lingot, Nougat, Nonette et Orlane. « On inscrit les animaux puis la commission passe et les techniciens décident s’ils sont aptes ou pas à y aller. » Leur préparation a déjà bien commencé et l’éleveur compte faire appel à un transporteur et s’organiser avec d’autres éleveurs de son secteur pour le déplacement jusqu’à Rennes.
« J’espère faire une place ou deux », confie-t-il. Il mise d’ailleurs sur Nonette : une jeune vache de 2 ans et demi. « Elle présente une bonne épaule, bien soudée. Elle est bien dans ses pattes et a un bassin très ouvert. Elle a de la viande dans l’arrière et est super racée dans la gueule. » On saura si Nonette s’est effectivement classée parmi les 70 bêtes présentées le mardi 10 septembre prochain de 14h30 à 18h. Alors bonne chance Maxime et rendez-vous au bord du ring !
Salers : la race rustique et facile
Issue du Cantal et majoritaire dans le département, la Salers est aujourd’hui bien implantée dans de nombreuses régions françaises. On compte aujourd’hui pas moins de 220 000 vaches réparties dans l’Hexagone.
Reconnue pour sa rusticité, la race présente en effet de belles qualités d’aplombs et une résistance particulière aux climats chauds comme froids. Ses qualités maternelles et de reproduction convainquent de nombreux éleveurs. Elle ne connaît pas de difficultés de vêlage et est une excellente laitière. Elle est même qualifiée de meilleure nourrice des vaches allaitantes.