Renaud de Kerpoisson, ODA : « Nous sommes optimistes sur l’évolution des prix »
Communication agricole le 17/01/2018 à 18:25
Pour les représentants d’Offre et demande agricole, la faiblesse des prix des céréales en France s’explique par une parité euro-dollar défavorable. « En dollar, les prix du blé ont progressé ces derniers mois. » L’entreprise de conseil se dit optimiste à moyen et long termes, notamment au regard de la reprise de la croissance mondiale.
L es récoltes abondantes presque partout dans le monde en 2017 sont-elles la cause du faible niveau des prix du blé ? « Non », répondent les représentants d’Offre et demande agricole, qui organisent en ce début d’année des réunions d’information locales auprès de leurs agriculteurs adhérents. « La faiblesse du prix du blé en France est un problème monétaire », explique Louis Verhaegue, directeur d’ODA Agri.
La parité euro-dollar reste, selon ODA, la principale cause des prix bas des céréales. « L’euro est à 1,20 $ au 17 janvier 2018, alors qu’il n’était qu’à 1,06 $en janvier 2017. En dollar, le prix du blé a légèrement progressé depuis un an. Mais pour les producteurs français, il n’y a eu aucune hausse », poursuit le spécialiste, soulignant au passage l’absence de volatilité des prix depuis un an et demi. « Il ne se passe rien depuis 18 mois. Depuis juillet 2016, le prix rendu Rouen évolue dans une fourchette comprise entre 150 et 175 €. »
Parité euro-dollar entre mars 2017 et mi-janvier 2018
« Alors oui, les prix sont bas pour les producteurs. Mais ils le sont pour tous les producteurs. Quel que soit le pays, ce niveau de prix rend difficile le développement des surfaces et de la production », explique pour sa part Renaud de Kerpoisson. Le président fondateur d’ODA estime à 3 Mt la baisse de la production des huit principaux exportateurs en 2018.
Face à une parité euro-dollar défavorable, contre laquelle les producteurs de céréales français n’ont aucun moyen d’agir, les spécialistes d’ODA sont pourtant optimistes. « Nous restons optimistes sur l’évolution des prix des céréales à moyen et long termes », confirme Renaud de Kerpoisson.
« Le retour de la croissance mondiale et la reprise de la consommation sont des éléments fondamentaux qui ne sont pas assez pris en compte par les acteurs des marchés. Depuis la crise financière de 2009, nous étions sous les 3 % de croissance mondiale. Pour 2017, on peut espérer une croissance de 3,6 %, et 3,7 % en 2018. »
Dans cette perspective de reprise économique, « la courbe de consommation mondiale de céréales est encourageante. » En une décennie, la consommation de blé, orge et maïs a augmenté de 425 Mt, soit, chaque année, bien davantage que la production annuelle de blé en France. Et l’évolution démographique des prochaines décennies ne va pas changer cette tendance.