Côte d'Ivoire

Le prix bord champ du cacao maintenu à 700 FCFA par kilo pour la saison 2017-18


Communication agricole le 01/10/2017 à 16:25

Le prix « bord champ » garanti aux producteurs de cacao de Côte d'Ivoire a été fixé à 700 francs CFA par kilo (1,06 euro) par le gouvernement pour la saison 2017-2018, a annoncé dimanche un responsable de la filière.

La Côte d’Ivoire, premier producteur et exportateur mondial, maintient donc le prix actuel, qui avait été décidé en avril 2017 pour la saison intermédiaire, dans un contexte de chute des cours du cacao sur le marché mondial. « Sur proposition du conseil d’administration du Conseil Café Cacao (CCC, l’organisme qui gère la filière), approuvée par le gouvernement, le prix du cacao, de qualité de marché, bien séché, pour la campagne principale 2017-2018, est fixé à 700 francs CFA par kilo », a déclaré le président du conseil d’administration du CCC Lambert Konan Kouassi, lors de son allocation de clôture des Journées nationales du cacao et du chocolat.

Le prix du cacao sur le marché des matières premières s’établissait dimanche à 1.118 francs CFA par kilo, selon M. Kouassi. Les cours du cacao ont chuté d’un tiers entre fin 2016 et mi-2017. « Nous sommes dans un marché qui continue de baisser, et qui ne va pas se relever en 2018 comme par miracle », a-t-il expliqué, anticipant la déception des producteurs. L’an dernier, le prix bord champ avait en effet été fixé à 1.100 FCFA, un record, avant d’être abaissé à 700 FCFA à cause de la chute du marché.

« La production est excédentaire dans tous les pays producteurs ». « Les experts voient la production mondiale baisser mais pas suffisamment pour que le marché se relève », a poursuivi M. Kouassi. Dans ce contexte, « il est difficile de fixer un prix suffisamment rémunérateur pour nos producteurs », a-t-il plaidé, soulignant que le gouvernement avait accepté « l’abandon d’une bonne partie des taxes à l’exportation du cacao » pour maintenir le prix de 700 FCFA.

Le cacao est un secteur économique stratégique pour la Côte d’Ivoire. Il représente 15 % de son PIB, plus de 50 % de ses recettes d’exportation, et surtout les deux tiers des emplois directs et indirects, selon la Banque mondiale.

Des producteurs de cacao se montraient un peu déçus mais réalistes après l’annonce du prix bord champ. « Le prix est décevant », a déclaré Cissé Sidikiba, producteur et directeur de la plateforme nationale des opérateurs de la filière café-cacao. « Mais il ne faut pas se montrer ingrat envers l’Etat ivoirien : il y a deux ans, les prix étaient supérieurs à ceux des pays producteurs voisins », a-t-il tempéré. « Si ce prix peut tenir toute la campagne 2017-2018, je pense que les paysans n’auront pas trop de problèmes », a jugé pour sa part Anderson Koua, président d’une coopérative de production à Grand Lahou (sud), en référence à la brutale baisse des prix intervenue cette année. « Nous acceptons (ce prix) mais on souhaite qu’il soit respecté », a renchéri Oré Gnéza, un producteur de la région du Haut-Sassandra (ouest).