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Elections présidentielles 2017

Quels impacts sur les marchés financiers?


Politique et syndicats le 24/04/2017 à 11:50

Les instituts de sondages auront correctement prévu une qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle. Ce scénario réduit significativement le risque d’une France présidée par une personnalité europhobe, si l’on s’en tient aux estimations des dernières semaines et aux scores de chacun des candidats.

Sur la base des sondages, des logiques de report des voix, et en tenant compte des consignes de vote données par les différents candidats en lice, le second tour devrait acter l’élection d’Emmanuel Macron au poste de Président de la République française dans deux semaines.

A court terme, les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle sont de nature à commencer à réduire la prime de risque sur les taux français, et à porter l’euro, ainsi que les marchés actions européens, aux dépens des actifs refuges comme les taux souverains allemands, l’or ou encore le yen.

Ensuite, les marchés financiers devraient se focaliser sur le sujet de la gouvernabilité de la France à l’issue des élections législatives du mois de juin, si le second tour des élections présidentielles confirme l’avancée de Monsieur Macron.

Une nouvelle période d’incertitude va alors s’ouvrir quant à la capacité pour le candidat élu de dégager une majorité au Parlement, mais elle sera sans commune mesure avec la perception du niveau de risque si un candidat « disruptif » avait été perçu en capacité de gagner le second tour.

En retenant cette hypothèse, les équipes de anticipent une réaction positive des actifs qui ont été pénalisés par les craintes d’une éventuelle sortie de la France de la zone euro, soit les obligations françaises (et par ricochet celles des pays périphériques vu l’écartement des spreads ces dernières semaines), les marchés d’actions européens, les actifs liés aux banques, ou encore la devise européenne. Ceci devrait s’opérer aux dépens des actifs qui ont servi de refuge, soit les obligations allemandes, le franc suisse, le yen ou encore l’or.

Une fois ce mouvement de balancier opéré, la question des élections législatives prendra une importance croissante. Il est à ce stade impossible de dire si Emmanuel Macron sera en mesure de disposer d’une majorité au Parlement. Il n’a en effet à ce jour officialisé le nom que de quelques candidats, si bien que nous ne disposons d’aucune évaluation d’une possible composition de l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de mi-juin. Ces personnalités pourraient contribuer à ancrer la présence de son mouvement au Parlement, sans pouvoir conclure à l’atteinte d’une majorité.

Il est par conséquent délicat à ce stade d’évaluer l’impact de l’élection présidentielle, dans la durée, sur la croissance économique de la France ou sur la maîtrise de sa dette publique, les deux éléments centraux de l’évolution future des actifs financiers français (obligations / actions / immobilier).

Deux conclusions sont cependant possibles :

1/ la France ne sera pas à l’origine d’une perte de confiance dans l’euro ;

2/ le risque de non gouvernabilité de la France devrait être perçu comme moins significatif que le risque lié à des décisions économiques correspondant aux programmes des candidats extrêmes.

Si les sondages devaient s’avérer erronés, et Madame Le Pen accéder à la présidence de la République française, la réaction des marchés financiers serait défavorable.

Dans ce cas, cependant, la très faible probabilité que cette candidate dispose d’une majorité au Parlement limiterait fortement sa capacité à mettre en œuvre son programme, y compris un éventuel référendum interrogeant les Français sur l’appartenance de leur pays à la zone euro.