Germain Boulay, Adama

Stratégie fongicides 2017 : « Chercher le meilleur ratio bénéfice/prix »


Grandes cultures le 25/11/2016 à 18:25
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Germain Boulay, chef marché fongicides grandes cultures chez Adama, donne ses conseils pour optimiser l'investissement fongicide pour 2017 : piloter au plus juste en saison mais aussi regarder de près les ratio bénéfices/prix des produits.

« C’est le moment de se poser les bonnes questions, d’éviter les gaspillages, les traitements automatiques… même si dans le cas des fongicides, l’investissement est rarement inutile. Chaque passage est presque systématiquement valorisé, l’absence d’intervention revenant à amputer le rendement et donc son revenu.

L’enveloppe consacrée aux fongicides peut cependant varier selon le prix des céréales. Partant du principe qu’un traitement fongicide est toujours justifié, il faut d’abord, en saison, pour réduire l’investissement global, suivre ses parcelles, les bulletins de santé du végétal, les préconisations d’Arvalis. C’est-à-dire intervenir en préventif mais piloté, traiter au plus juste, non pas par rapport à un stade, mais face à une pression parasitaire.

En T1, il est envisageable de décaler l’intervention en fonction du risque maladies mais aussi de revoir un peu les doses même si nous constatons, dans nos panels d’agriculteurs, qu’elles sont déjà relativement basses. Tous les produits disposent d’un certain degré de flexibilité. Si la trésorerie l’impose, il est possible de baisser la concentration au T1 mais attention au risque encouru, sans parler des incidences sur les niveaux de résistance des maladies.

Concernant le choix de la spécialité, il faut étudier le ratio bénéfices/prix, plus ou moins bon selon les cas. L’année 2016 donne l’occasion d’y regarder de plus près. En T1, je conseille de choisir un produit qui agit contre la septoriose, mais aussi contre les rouilles, pour éviter de devoir passer en rattrapage et donc d’alourdir la facture. Ces solutions existent et ne sont pas plus chères ! Broadway ou Manitoba répondent parfaitement à ces problématiques : large spectre, haut niveau d’efficacité et prix raisonnable. Elles contiennent la triazole de référence anti-septoriose et anti-rouilles, l’époxiconazole qui est renforcée par une nouvelle molécule utilisable sur céréales, à mode d’action multisite et anti-résistances : le folpel. De plus, Broadway et Manitoba, préconisés à 1,5 l/ha, autorisent une certaine flexibilité de dose en cas de pression faible.

Le troisième passage, à floraison, est le segment de marché le plus soumis à la volatilité d’usage car très dépendant des conditions météo. En année sèche, la question d’investir ou non en T3 peut se poser. Il s’avère cependant extrêmement risqué de s’en passer en cas d’épisode pluvieux, qui favorise le développement des fusarioses. Mieux vaut alors privilégier un produit complet, efficace contre Fusarium et Microdochium. Sur ce créneau, Épopée présente, de loin, le meilleur ratio bénéfices/prix du marché. »