Nouveau plan santé-sécurité de la MSA

Les accidents en ferme surtout liés aux machines et à la manutention des animaux


Juridique, fiscal et social le 23/02/2016 à 08:25

Le nouveau plan santé-sécurité au travail de la MSA pour 2016-2020 mettra la priorité sur la prévention des accidents liés aux activités d’élevage et à l’usage des engins et matériels agricoles.

E n 2014, la MSA a recensé pas moins de 82 500 accidents du travail et maladies professionnelles , dont 61 500 chez les salariés et 21 000 chez les exploitants agricoles. Un chiffre en légère baisse – stable pour les salariés mais en baisse de 8 % pour les chefs d’exploitation – qui incite la MSA à poursuivre ses efforts en matière de prévention.

Elaboré à l’issue d’une démarche participative des 600 experts déployés sur le terrain, le auxquels les actifs agricoles sont particulièrement exposés.

Parmi eux, la MSA veut mettre l’accent sur le risque lié à la contention des animaux , et celui lié à l’utilisation des engins agricoles , en particulier le risque de chute en hauteur. Ces deux facteurs de risques sont particulièrement accidentogènes dans les exploitations. Les activités d’élevage, d’abord, sont à l’origine de 56 % des accidents du travail des exploitants et de 55 % des coûts engendrés. Pour les salariés, ils représentent 11 % du total des accidents du travail. Pire, 27 décès accidentels de salariés et 33 autres chez les chefs d’exploitations ont été enregistrés en 2013.

La MSA souhaite ainsi mettre en place des formations pour la manipulation et la contention des bovins, la connaissance du comportement des animaux, le travail de la docilité de l’animal.

Autre risque important mis en avant par la MSA dans son plan santé-sécurité : celui des chutes en hauteur . Ce risque est « transverse à l’ensemble des secteurs d’activité agricole ». En 2014, des exploitants agricoles, soit la troisième cause d’accidents du travail mortels.

Plus généralement, le « risque machine » reste très important dans les fermes. « Un accident sur six met directement en cause un équipement de travail agricole, sans oublier le bruit et les vibrations engendrés et à l’origine de maladies professionnelles. En 2013, les taux d’accidents mortels liés au risque machine étaient en effet élevés, avec 33 % des décès chez les salariés et 31 % chez les non-salariés.

Par ailleurs, les troubles musculo-squelettiques constituent pas moins dedes agriculteurs. 3 481 cas ont été déclarés en 2014. Un chiffre stable par rapport à 2013, après une hausse de 8 % entre 2012 et 2013. Les travailleurs de la vigne, du traitement de la viande et plus généralement en élevage bovins lait ou viande sont les plus exposés. Au regard des statistiques, ces troubles restent un enjeu majeur en termes de sécurité sociale puisqu’ils ont représenté 859 000 jours d’arrêt de travail chez les salariés,

Enfin, le contexte difficile que traverse la plupart des filières agricoles met en exergue des « risques psychosociaux » de plus en plus importants chez les agriculteurs et salariés. « Le poids mental de l’activité agricole s’est nettement intensifié ces dernières années », s’inquiète Pascal Cormery, le président de la CCMSA. Rappelons que

En octobre 2014, la MSA avait mis en place une cellule d’écoute « Agriécoute », un service accessible 24h/24 et 7j/7 permettant de dialoguer anonymement avec des écoutants formés aux situations de souffrance ou de détresse. En 2015, le service a enregistré 1 219 appels.

Sur la période l’Institut national de veille sanitaire avait recensé , soit près d’un suicide tous les deux jours. Hors du champ du plan santé-sécurité de la MSA, le plan de prévention du suicide devra s’appuyer sur de nouveaux chiffres plus récent : l’INVS doit publier dans les prochaines semaines son enquête pour les années 2010 et 2011.