Parricide : 27 ans de prison requis contre un dirigeant de maison de champagne


AFP le 27/11/2025 à 13:07

Le parquet a requis 27 ans de réclusion criminelle jeudi contre le fils du propriétaire d'une maison de champagne jugé par les assises de la Marne pour avoir tué son père, sur fond de pression professionnelle et financière.

L’avocate générale a écarté l’altération du discernement, affirmant que le projet était « mûrement réfléchi » et qu’il y avait eu « une tentative de dissimulation avant l’interpellation par la police ».

« On lui reproche deux choses, un crime qui est le meurtre de son père, et un délit, à savoir un abus de confiance : il a utilisé l’argent de la société pour payer des chevaux, des crédits, des vacances », a résumé l’avocate générale. Le meurtre « est intrinsèquement lié à cette question d’argent ».

Yann Vadin, 36 ans, a changé de version plusieurs fois, mais a reconnu avoir tué son père en 2022, expliquant être « tellement acculé financièrement et par le travail ». Il a décrit un père « autoritaire, travaillant beaucoup », lors de ses premiers mots devant la cour d’assises de Reims lundi, évoquant ensuite la pression d’être « la neuvième génération à reprendre une entreprise familiale et devoir être à la hauteur ».

La pression de reprendre l’entreprise familiale

Le directeur d’enquête a fait état à l’audience de « prélèvements entre 8 000 et 40 000 euros tous les mois sur le compte de la société ». Son avocate, Me Naïri Zadourian, réfute le motif financier. « Les dettes étaient à l’égard de la personne morale (la société, NDLR), tuer la personne physique n’aurait rien changé. Alors le mobile financier, quel échec ! », plaide-t-elle.

Le 30 septembre 2022, Jean-Luc Vadin, 57 ans, avait été retrouvé mort, tué par arme à feu, à son domicile de Cumières (Marne), où les enquêteurs ont trouvé des traces de cambriolage. Après avoir nié, le fils a reconnu avoir tué son père, par accident selon lui, et avoir organisé seul la mise en scène d’un cambriolage.

Il travaillait avec son père au sein de l’exploitation viticole familiale, la maison de champagne Vadin-Plateau les deux hommes étant associés. Le jour du meurtre, Yann Vadin avait dit « être arrivé très tôt » chez son père avec son arme, selon lui dans l’intention de se suicider. Il aurait alors « croisé son père » et « tiré en sa direction ».

L’homme a expliqué avoir ensuite rechargé l’arme et tiré une seconde fois sur son père pour « abréger ses souffrances ». Il est repassé chez lui avant de revenir prendre son service vers 8h00.