Ils ensilent 8 tMS/ha de fourrage à 18 % de Mat avant de semer le maïs
Alimentation et fourrages le 20/05/2015 à 06:30
Avec davantage de légumineuses et protéagineux et moins de céréales, les ensilages de méteils (ou mélanges céréaliers) peuvent intégrer avec succès une ration pour vaches laitières hautes productrices. Stéphane Aissaoui a réalisé un film pédagogique à partir de l’exemple de deux éleveurs, Anton Sidler et Pierre Chenu, qui ont mis en pratique ces « fourrages gagnants ».
Les vaches laitières d’Anton Sidler produisent près de 12.000 kg/VL de lait brut et pourtant, elles consomment seulement 2,5 kg/VL/j de tourteau de colza. Son secret ? pour que ses vaches parviennent à ingérer plus de 25 kg de MS/VL/j.
Anton Sidler en Normandie et Pierre Chenu en Bretagne expérimentent depuis une dizaine d’années. Ils ont progressivement augmenté la part de légumineuses et protéagineux (mélanges composés de féverole, vesce, pois fourrager, pois d’hiver, trèfles ) et limitent aujourd’hui la part de céréales en semant moins de 20 kg/ha d’avoine, « seulement pour boucher les trous ». Vers la fin mai, les éleveurs ensilent des méteils riches en légumineuses qui affichent entre 16 et 20 % de matière azotée totale (Mat) selon les années et les stades des différentes espèces du mélange.
L’ensilage de méteil est associé dans la mélangeuse à un silo de luzerne, ray-grass et trèfles. Ces deux ensilages. Du maïs grain humide ou de l’ensilage de maïs épis à 1,1 Ufl (épis entiers avec les spathes et la rafle récoltés à l’ensileuse équipée d’un bec à maïs) vient apporter l’énergie nécessaire à la production laitière. Anton Sidler et Pierre Chenu ne distribuent pas ou très peu (moins de 2 kg MS/VL) d’ensilage de maïs plante entière. Les éleveurs obtiennent ainsi une ration très dense (plus de 50 % MS), appétente et suffisamment fibreuse pour percevoir un impact positif sur la santé et la longévité des animaux. Par ailleurs, les deux agriculteurs gagnent en en cas de sécheresse ou de flambée des prix des correcteurs azotés.
Le méteil fourrager est une culture dérobée semée en août (en direct, sans fertilisation ni désherbage) puis ensilée au mois de mai, avant un fourrage de printemps. Le rendement moyen du méteil tourne autour de 8 tMS/ha, parfois davantage. Le lendemain de l’ensilage, les agriculteurs sèment au strip-till une variété de maïs précoce, un sorgho fourrager ou implantent une prairie. Cette dérobée retarde le semis de maïs de plus d’un mois, mais au bout du compte,. Anton Sidler ensile également des « petits méteils » à base de pois de printemps semés derrière céréales en août et fauchés en octobre.
Agriculteurs passionnés par la vie de leurs sols, Anton Sidler et Pierre Chenu parviennent grâce aux méteils, luzernes et autres prairies à , tout en maintenant une forte production laitière par hectare de surface fourragère.
Pour obtenir le maximum de protéines, le stade de récolte du méteil est crucial : il faut qu’il y ait suffisamment de graines dans les gousses mais ne pas trop attendre que le fourrage se lignifie. (< à 10 cm de haut) afin de ne pas diluer la valeur azotée du fourrage (située dans les feuilles et les gousses) et d'éviter d'emporter de la terre dans le silo. Pour assurer l'acidification rapide du silo, ils appliquent systématiquement un conservateur au moment de l'ensilage.
A travers l’expérience de ces deux agriculteurs, l’agronome et vidéaste Stéphane Aissaoui a réalisé disponible sur agrovideotop.com au prix de 35 €. D’une durée de 2h13, il présente les multiples intérêts d’un système fourrager composé de prairies de luzerne, et méteil très riche en légumineuses produit en dérobée entre deux maïs.