Fraude aux aides agricoles de l’UE : Athènes promet des sanctions


AFP le 26/10/2025 à 14:45

« Nous ne reculerons pas, quel qu'en soit le coût politique, tant que tous ceux qui ont bénéficié de subventions illégales ne seront pas dénoncés et punis », a assuré dimanche le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, alors que le scandale sur la fraude aux aides agricoles de l'UE prend de l'ampleur.

37 personnes ont été arrêtées par la police grecque mercredi en lien avec cette vaste affaire d’escroquerie portant sur des millions d’euros de subventions agricoles européennes détournées.

Selon le Parquet européen qui a mené une enquête sur cette affaire depuis 2018, il s’agit d’une fraude « massive et systématique » et des « activités de blanchiment d’argent » ont également eu lieu.

Le Premier ministre a qualifié dimanche dans une publication sur Facebook cette opération policière d’« immense réussite ».

Selon un ancien directeur de l’autorité grecque chargée du paiement des aides de la politique agricole commune, aujourd’hui dissoute, la perte pour les véritables agriculteurs s’élève à 70 millions par an.

D’après le Parquet européen, la plupart des suspects, sans véritable lien avec le secteur agricole, auraient gonflé artificiellement le nombre d’animaux d’élevage afin d’augmenter les subventions qu’ils ont illégalement perçues.

Soupçonnées d’appartenance à une organisation criminelle, fraude, falsification de documents et blanchiment d’argent, les personnes arrêtées mercredi encourent des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison, selon l’agence de presse grecque Ana.

Ce weekend, 12 personnes ont comparu devant la justice, et quatre personnes ont été gardées en détention provisoire tandis que les comparutions doivent se poursuivre lundi, d’après la chaîne de télévision publique Ert.

Un comptable qui aurait falsifié les documents est notamment au coeur du scandale, selon Ert.

Selon un communiqué de la police publié jeudi, les préjudices causés par ce seul réseau depuis 2018 s’élèvent à au moins cinq millions d’euros, un montant qui pourrait dépasser les dix millions après un audit complet.

Mais le ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chrysohoidis, a précisé aussi jeudi que les auditeurs de l’Etat avaient déjà saisi environ 25 millions d’euros provenant de numéros fiscaux frauduleux.

Véritable épine dans le pied de l’exécutif, l’affaire avait entraîné la démission d’un ministre, du directeur de l’OPEKEPE et deux autres hauts responsables, ainsi que la dissolution de cet organisme.