« Le drone, c’est une super paire de jumelles pour la tournée des animaux »


TNC le 22/10/2025 à 05:00
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Un drone permet de gagner plus de 50 heures par an lors des tournées des animaux. (© Idele)

Après trois années de tests dans deux fermes pilotes, l’Institut de l’Élevage conclut que l’usage des drones en élevage herbager est non seulement pratique mais aussi rentable.

Un outil efficace ou un simple gadget ? « L’usage d’un drone pour la tournée des animaux, c’est comme une super paire de jumelles. Il permet d’économiser 55 heures de travail par an, soit 1 633 € », affirme Adrien Lebreton, chargé d’études au sein de l’Idele, lors d’une conférence organisée au dernier Sommet de l’élevage.

Approcher le pick-up (quand le chemin le permet), en descendre, ouvrir le fil, passer, refermer le fil, aller à la rencontre des vaches si elles n’attendent pas sagement le long de la clôture… « La tournée prend en moyenne entre 2 et 3 heures, analyse l’expert. S’il y a des travaux de culture en plus ce jour-là, il faut vraiment démarrer très tôt ».

Le drone permet d’aller observer les animaux sans se fatiguer. Il fait gagner 14 minutes en moyenne par tournée à l’automne et 42 minutes au printemps, une saison où les 100 Charolaises de la ferme pilote en bovins, Ferm’inov à Jalogny en Saône-et-Loire, s’ébattent dans « plein de petits paddocks en rotation ».

Voir jusqu’à 1,5 km

Ces outils ne peuvent pas être employés tous les jours. La pluie — « les drones étanches sont encore chers » — et les soins obligatoires aux animaux limitent son usage. « Ces machines sont des compléments, des facilitateurs mais ce ne sont pas elles qui vont faire les vaccins », insiste Adrien Lebreton qui préconise dans tous les cas un usage du drone un jour sur deux maximum pour maintenir la relation essentielle entre l’homme et l’animal.

L’Idele conseille une machine, le Mavic 4 Pro, qui coûte 2 250 € HT, rentabilisée en très précisément « 1,37 an ». Pour l’Institut de l’Élevage, l’achat d’un drone avec détection thermique se justifie plutôt à plusieurs éleveurs. « Si on sauve un ou deux veaux par an, les économies peuvent aller vite », avance le chargé d’études.

Au quotidien, il est recommandé d’avoir deux batteries, l’autonomie d’un drone étant limitée à 40 minutes. « On travaille entre 50 et 70 mètres de hauteur et on peut l’éloigner jusqu’à 500 mètres, en passant par-dessus un bois, une rivière… Le zoom entre alors en service, ce qui fait qu’il est possible de voir au total jusqu’à 1,5 km », détaille Adrien Lebreton.

Un guide pour tout savoir

Le drone présente d’autres avantages que d’éviter les courbatures. Il peut prendre une photo, pour compter au calme, notamment s’il y a beaucoup d’animaux et s’ils bougent beaucoup. Et les profils agronomiques très pâturant peuvent apprécier depuis le ciel les différents niveaux de pousse de l’herbe et son niveau de dégradation.

Pour aider celles et ceux qui veulent se lancer, l’Idele a mis en ligne un guide : « Les drones en élevage herbager : opportunités, risques et bonnes pratiques ».