Les PME et ETI de l’agroalimentaire alertent sur leurs besoins d’investissement


AFP le 10/10/2025 à 18:15

Les petites et moyennes entreprises du secteur de l'agroalimentaire, mais aussi celles de taille intermédiaire ont des besoins criants d'investissements pour moderniser et décarboner leurs outils, mais leur rentabilité est insuffisante pour débloquer ces moyens, a alerté vendredi Pact'Alim, leur organisation patronale.

Les plus de 3 000 PME et ETI de ce secteur font face à « une rentabilité insuffisante, un endettement supérieur à la moyenne de l’industrie manufacturière, des capacités d’investissement trop faibles et souvent des marges rognées par des rapports de force avec la grande distribution qui donne le la des prix », a déploré lors d’une conférence de presse le président de Pact’Alim, Jérôme Foucault.

Leur poids dans l’industrie agroalimentaire française est pourtant important car elles représentent, selon cette organisation, 55 % de son chiffre d’affaires, soit 129 milliards d’euros, et 62 % des emplois.

Moins d’une trentaine de grands groupes – dont Lactalis et Danone ou les coopératives comme Agrial et Sodiaal – et plus de 17 000 très petites entreprises ou commerces artisanaux complètent le tableau du secteur, dont la marge opérationnelle pourrait passer « sous la barre critique des 5 % d’ici la fin de la décennie », selon M. Foucault.

Cela inquiète l’organisation patronale qui souligne que les outils industriels des PME et ETI sont en moyenne vieux de 23 ans – contre 19 ans dans l’industrie manufacturière française et 9 ans dans l’industrie allemande.

Selon Pact’Alim, il faudrait en moyenne 6 à 8 millions d’euros par entreprise (avec des écarts conséquents en fonction de leur taille) pour les moderniser.

« Des efforts sont réalisés avec le soutien d’Etat, mais l’impact reste trop limité et nos spécificités avec les liens avec l’amont agricole ne sont pas suffisamment prises en compte », a souligné M. Foucault.

Pact’Alim compte sur la mise en oeuvre du fonds public-privé de 500 millions d’euros pour l’industrie agroalimentaire, qui sera opérationnel à partir de « début 2026 » selon M. Foucault, mais demande aussi des outils financiers et d’accompagnement public adaptés au secteur.

« Il ne s’agit pas d’accroître ou demander des sous à l’Etat qui aujourd’hui a des difficultés, mais de redispatcher les dispositifs existants », a-t-il précisé, regrettant que l’instabilité politique « freine les investissements ».

Il a réitéré son appel à exclure les PME et ETI des négociations commerciales opérées par la grande distribution à travers ses centrales d’achat internationales, et à l’application des lois Egalim destinées à « assurer un juste partage » de la rémunération.