Un début de moisson 2025 sur les chapeaux de roue
TNC le 03/07/2025 à 12:38
Avec les coups de chaud successifs, le début de la moisson 2025 s'est accéléré. Dans l'ensemble, les premiers retours du terrain semblent plutôt positifs, mais certains secteurs n’ont malheureusement pas été épargnés par les derniers épisodes orageux…
66 % des agriculteurs pensent démarrer ou ont démarré la moissonplus tôt qu’habituellement cette année, selon un sondage publié sur Terre-net entre le 17 et le 24 juin (1 771 votants). En témoigne le nombre de points déjà renseignés sur la carte Moisson Live, qui partage les résultats de moisson en direct du terrain.

Des premiers résultats plutôt satisfaisants
Pour Augustin Frot, installé dans le sud de la Seine-et-Marne et l’Yonne, ce début de récolte précoce est plutôt satisfaisant : « les escourgeons sont debout, homogènes en termes de maturité et le rendement est au-dessus de la moyenne quinquennale (75 q/ha) : 80 q/ha dans la première parcelle et 85 q/ha dans la seconde. Le PS tourne autour de 72 kg/hl et le calibrage est à 93-94, on est un peu juste en revanche pour le taux de protéines, aux alentours de 10 %. »
« Le coup de chaud est arrivé tardivement et a eu finalement peu d’impact sur les escourgeons. On a peur, cependant, pour les derniers blés et les orges de printemps. »
Une inquiétude relayée aussi lors du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer avec « un stress hydrique dominant cette campagne, qui a pu impacter le PMG des céréales à paille. 2025 s’annonce toutefois meilleure que 2024, sans atteindre le niveau d’une très bonne année ».
« Les colzas sont plutôt beaux, observe aussi Augustin Frot. On a eu de l’eau régulièrement, une pression maladies et ravageurs assez faible, mais rien n’est récolté encore. Il faut que ce soit confirmé. »
Et si l’agriculteur est plutôt confiant sur l’état des cultures, il l’est beaucoup moins sur les marchés : « c’est là que le bât blesse ! C’est une vraie inquiétude aujourd’hui, surtout après la mauvaise année 2024. » « Les deux moteurs du rebond significatif des cours de la semaine dernière ont disparu : le risque d’escalade lié au conflit au Moyen-Orient et les inquiétudes météo », expliquait Sébastien Poncelet, analyste chez Argus Media France, mercredi à l’AFP.
Près de Auch dans le Gers, Jean-Claude Pujos est dans la moisson des blés. « C’est précoce, mais c’est déjà arrivé », observe-t-il. Dans son secteur, il l’explique par « une attaque de septoriose fulgurante, nous avons traité contre les maladies de l’épi mais pas la septoriose. Quelle que soit leur date de semis, les blés ont viré au blanc en 5 à 10 jours, les feuilles se sont desséchées de bas en haut et les grains en ont souffert plus ou moins, selon les stades ».
« Dans l’ensemble, le résultat est plutôt au-dessus de la moyenne, avec un rendement à 60 q/ha et 12,3 % de protéines. Les colzas sont tout juste mûrs voire encore verts pour la plupart, mais les premiers rendements (30 q/ha) sont meilleurs qu’attendus au vu du sec du mois de mars sur des sols à peine 40 cm de profondeur (sous-sol pierreux). »
Des coups de chaud avec de lourdes conséquences
Avec les derniers coups de chaud, plusieurs secteurs n’ont pas été épargnés entre les incendies et les orages violents, comme en témoignent les agriculteurs sur les réseaux sociaux :
Après-midi chaude et compliquée sur la commune avec 3 départs de feu en moins d’une heure.
Quasi 40 ha de brûlés et plus de 80 pompiers �� mobilisés… pic.twitter.com/EHuacnnv9J— Charlin (@HallouinCharlin) June 25, 2025
Dans le nord de la Mayenne, l’épisode orageux du 13 juin dernier, accompagné de grêle, a endommagé près de 4 000 ha, les dégâts sont considérables. Sur les 125 ha de Stéphane Triguel, tout a été impacté. « J’ai 10 ha de maïs complètement détruits, et les 41 ha restant sont très abîmés. J’ai ressemé 10 ha, et pour le reste, j’attends de voir si ça repousse. Concernant le blé, sur 50 ha, 70 à 80 % sont touchés », explique l’éleveur sur Web-agri.
Les orages du 25 juin ont aussi provoqué de lourds dégâts dans l’Eure, la Seine-Maritime et l’Indre notamment, avec des épisodes de grêle ou de fortes précipitations : 50 mm en une à deux heures) :
Importants dégâts dans l’Eure. La grêle a fortement impacté les cultures à la veille de la moisson. Le travail d’une année anéanti en 30′ ��.
Soutien aux agriculteurs touchés, @Agri_Normandie recense les cas. pic.twitter.com/zSHM4Ea7m3— Lievens Gilles ������ (@GillesLievens) June 26, 2025
Bon la moisson est faite à 10km de chez moi ������@AssoMeteoCVDL sur Lucay le Mâle
A priori meme scénario à Châtillon sur Indre #FrAgTwpic.twitter.com/yBTXnuMZM9— Astrid MORDON (@AstridMordon) June 25, 2025