Canicule : records de température lundi, le « paroxysme » attendu mardi
AFP le 01/07/2025 à 10:07
La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes jamais enregistrées pour un mois de juin, mais doit s'attendre à un « paroxysme » de la canicule mardi, avec 16 départements basculant en vigilance rouge, essentiellement d'Ile-de-France et du Centre-Val de Loire.
Déjà lundi, 84 départements sur les 96 métropolitains, soit 88 % de la population, ont vécu la journée en vigilance canicule orange. Et 68 le resteront mardi en plus de ceux qui ont été basculés en vigilance canicule rouge.
C’est une fin de mois de tous les records : pour la nuit de dimanche à lundi, la moyenne des températures relevées en 30 points représentatifs de métropole a atteint 20,2°C, dépassant le précédent record pour un mois de juin de 20,1°C – le 27 juin 2019 –, selon des données provisoires de Météo-France ; puis, en journée, avec 28°C, cette moyenne a aussi surpassé la valeur la plus haute jamais enregistrée un mois de juin, de 27,9°C.
Mardi devrait surclasser ces records, pour « le paroxysme de cet épisode caniculaire », selon Adrien Warnan, prévisionniste chez Météo-France, avec des pointes à 41 degrés attendues dans les régions en rouge et une nuit où les températures pourraient ne pas redescendre sous les 20 à 24°C en certains endroits, y compris dans les régions du nord.
Tous les départements de l’Ile-de-France, le Cher, le Loiret, l’Indre, le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire, l’Aube, l’Yonne et la Vienne seront donc en rouge mardi à partir de midi. La dernière vigilance de cette ampleur et de cette étendue pour la France remonte à août 2023. En Ile-de-France, c’est la première fois depuis cinq ans (7 au 12 août 2020).
Une baisse sensible des températures s’amorcera mercredi matin sur les régions proches de la Manche et la façade atlantique, prémices d’un probable rafraîchissement mercredi soir sur le bassin parisien, anticipe Météo-France.
26 départements en vigilance sécheresse et 10 en crise
« Une vague de chaleur, c’est plusieurs milliers de morts », avait averti dans la matinée la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio, exhortant les employeurs à protéger leurs salariés, avec notamment des horaires adaptés. Un décret renforçant les obligations des entreprises en cas de canicule sera publié mardi.
Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du XXIe siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui en augmente l’intensité et la fréquence.
La canicule impacte aussi l’environnement : 26 départements étaient lundi en vigilance sécheresse, et 10 au niveau de crise, déclenchant d’importantes restrictions de l’utilisation de l’eau. Une pollution de l’air par l’ozone s’installe par voie de conséquence, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.
Par ailleurs, à mesure que la planète se réchauffe, l’atmosphère contient de plus en plus de vapeur d’eau (environ 7 % pour chaque degré supplémentaire), ce qui augmente les risques de fortes précipitations. Dans les Alpes, de violents orages ont provoqué la crue, inédite en 70 ans, d’un torrent proche de la frontière italienne, causant d’importants dégâts.
La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur : un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.