Champagne : un prestataire jugé pour


AFP le 24/06/2025 à 17:45

Une entreprise prestataire et son gérant seront jugés le 26 novembre à Châlons-en-Champagne, étant soupçonnés d'avoir hébergé dans des conditions indignes au moins une quarantaine d'Ukrainiens lors des vendanges en Champagne en 2023, a appris mardi l'AFP auprès du parquet.

Le gérant comparaîtra notamment pour « soumission de plusieurs personnes vulnérables » à des conditions d’hébergement indignes, « exécution d’un travail dissimulé », « escroquerie », « emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail salarié », a précisé le parquet de Châlons-en-Champagne à l’AFP. L’entreprise est quant à elle poursuivie en tant que personne morale.

« Au moins une quarantaine de travailleurs ukrainiens étaient présents lors du contrôle de l’inspection du travail », selon le parquet. « Toutefois, tous n’ont pu être identifiés et entendus, il est dès lors difficile de les chiffrer », a ajouté le parquet, qui affirme qu’aucun ne s’est constitué partie civile.

Le 8 septembre 2023, la préfecture de la Marne avait pris un arrêté ordonnant la fermeture de cet hébergement collectif de travailleurs agricoles situé à Mourmelon-Le-Petit (Marne).

S’appuyant sur un rapport de l’inspection du travail, la préfecture relevait notamment un « état de vétusté, de délabrement, d’insalubrité », une absence « de nettoyage et de désinfection », un état « répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs », ainsi que « l’accumulation de matières fécales dans les sanitaires ». La préfecture soulignait également un risque électrique lié à des installations non conformes.

Trois personnes ont comparu le 19 juin devant le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne pour traite d’êtres humains, accusés d’avoir exploité et hébergé dans des conditions indignes une cinquantaine de travailleurs, majoritairement étrangers, lors de ces mêmes vendanges 2023 dans le vignoble champenois.

Le parquet a requis quatre ans de prison, dont deux ferme, contre la gérante d’une société de prestations viticoles, et trois ans, dont un ferme, contre les deux hommes accusés d’avoir recruté les vendangeurs. Le jugement dans ce dossier est attendu le 21 juillet.